En 2008, le candidat Collomb avait jugé « indispensable dans le respect de la tradition pluri-centenaire de ce site », de préserver à l’Hôtel Dieu des activités de santé publique, et même préconisé que « les HCL y maintien[nent] une offre de consultations et de soins ambulatoires. » Un an plus tard, il n’en était plus question. Fin septembre 2009, le site n’était plus que voué au « rayonnement international » de la ville, et devait accueillir, hôtel de luxe, boutiques de luxe, restos et bureaux haut de gamme. Au grand dam de Denis Broliquier qui rappelait à qui voulait l’entendre que la bâtisse avait été construite « avec l’argent des Lyonnais pour les plus pauvres. » Si le fait que le maire du très huppé quartier d’Ainay se préoccupe des plus démunis faisait sourire, il n’en est pas moins qu’il semble avoir été écouté.
Car finalement, la santé fait un (timide) retour sur ce site de 35 000 m² de surface. Si Gérard Collomb a répété qu’il n’était plus question d’y aménager des centres de soins, il semble désormais acquis que la Mutualité du Rhône puisse occuper quelque 1500 m² pour y installer ses services centraux, ainsi qu’une bibliothèque et des salles de réunion. Par ailleurs, les 3 musées médicaux, aujourd’hui éparpillés sur 3 sites différents, devraient rejoindre celui consacré à l’histoire de la médecine hospitalière, qui est d’ores et déjà logé à l’Hôtel Dieu. 3000 m² devraient être réservés pour accueillir les différentes collections, ce qui donnerait naissance au « premier musée en France » de ce genre, s’est félicité le professeur René Mornex, vice-président des HCL.
L’Université de Lyon ne sera a priori pas non plus en reste et devra occuper également 3000 m² pour ses services centraux et des salles de réception, sans oublier sa future fondation qui gérera la dotation attendue dans le cadre du grand emprunt national.
De quoi satisfaire Denis Broliquier, tout du moins partiellement. Le maire du 2ème s’inquiète néanmoins que, selon lui, « aucune garantie [ne soit] donnée sur l’avenir du bâtiment », disant craindre que ce soit « l’investisseur qui décide ce qu’il va mettre », et cela uniquement « en fonction de la rentabilité des différentes activités. » Il assure alors de vouloir rester « vigilant » et annonce de vouloir rencontrer les 5 candidats en lice. « Il faut maintenir la pression », conclut-il, « et on la maintiendra. »
Planning
Les services cliniques, dont la maternité, étant déjà partis à la Croix-Rousse, Lyon Sud et l’Hôpital mère-enfant, il ne reste plus que les activités de médecine, chirurgie et obstétrique qui devront être transférées dans les autres établissements des HCL d’ici la fin de l’année. Parallèlement, en octobre prochain, le lauréat de la consultation en cours sera connu. Après l’accomplissement des formalités administratives, il pourra démarrer les travaux fin 2012 pour une livraison deux ans plus tard.