Fin de la trêve hivernale

Les associations font front commun contre les expulsions

En dix ans, les loyers ont augmenté de 50% en France. Pendant la même période, le nombre d’expulsions a lui aussi augmenté de 50%. Alors que la trêve hivernale prend fin le 15 mars, les associations s’alarment de la reprise des expulsions locatives. Elles appellent à une journée d’action le 12 mars.

« Le logement dans le Grand Lyon est en crise. Les loyers augmentent, les familles n’ont plus les moyens d’assumer ce coût et les expulsions suivent », s’indigne Jean-Pierre Ottaviani de la Confédération syndicale des familles (CSF). Le profil des ménages victimes de ces procédures a lui aussi évolué. De plus en plus de familles modestes, monoparentales et personnes âgées sont concernées, dont les ressources ne suffisent plus à payer leur loyer. Or, « celui qui perd son droit de vivre à un endroit perd aussi une partie de son identité. Il ne faut jamais oublier l’aspect humain », insiste Jean-Pierre Ottaviani. « Une expulsion, c’est tout un lien social à reconstruire. »

« L’État, dont la police aide à expulser ces gens, est aussi celui qui, par le concours de la loi DALO, est sommé de leur trouver un nouveau logement », souligne Sylvain Camuzat, de l’Association villeurbannaise pour le droit au logement (AVDL). Du fait de la lenteur des procédures de relogement, 200 à 250 personnes se trouvent chaque année sur les trottoirs de Lyon, sans solution de repli au moment de leur expulsion.

Un sort qui menace un Villeurbannais de 83 ans, totalement isolé. L’AVDL se bat depuis plusieurs mois pour faire avancer son dossier de tutelle et lui trouver une place en foyer pour personnes âgées. Malgré cela, la préfecture a autorisé son expulsion par la force. Une épée de Damoclès qui peut tomber dès le 15 mars prochain.

Info : manifestation, samedi 12 mars à 13h30, de Bellecour à la Préfecture.

Publié le : mercredi 9 mars 2011, par Eve Renaudin