Football / Real Madrid – OL : 3-0

Le lion a fini en tapas

L’Olympique Lyonnais a reçu une véritable gifle, hier soir, à Santiago Bernabeu, pour son huitième de finale retour de Ligue des Champions (3-0). Les Gones, qui n’avaient jamais perdu contre le Real Madrid, se souviendront sans doute de cette lourde défaite, synonyme d’élimination. Lyon sort la tête basse de la compétition.

En toute honnêteté, le score n’est pas vraiment surprenant. On pensait déjà que l’histoire allait se répéter lors du tirage au sort, en décembre dernier, à Monaco, qui a vu l’OL tomber une nouvelle fois sur son éternel rival espagnol. Madrid et ses stars, Madrid et ses millions d’euros, Madrid et... Mourinho. L’homme à la conquête de l’Europe qui, après l’avoir mise à ses pieds avec Porto, Chelsea et l’Inter de Milan, s’est paré de son plus beau costume européen pour écarter l’OL de son chemin. Avant lui, le Real face à l’OL, c’était trois défaites à Gerland, trois matchs nuls à Madrid et une élimination en huitième de finale de Ligue des Champions. Avec lui, les Merengues ont su rester invaincu à Lyon (1-1) et infliger une lourde défaite, la première de leur histoire, aux Rhodaniens, à Santiago Bernabeu (3-0). La loi des séries a pris fin. Et le fait que Mourinho soit sur le banc madrilène cette saison n’y est pas étranger.

Le capitaine Cris, plus à la hauteur

Certes, malgré le score ronflant, le Real ne s’est pas montré vraiment meilleur qu’à l’aller : il n’aura été que plus réaliste. Assez en tout cas pour mener à la mi-temps grâce à un joli but de Marcelho (1-0, 36’), consécutif à une énorme faute de relance du capitaine Cris. Le score débloqué, et voilà les Lyonnais complètement paniqués, eux qui, pourtant, étaient obligés de marquer pour se qualifier. Ce type de scénario n’était probablement pas prévu, surtout venant d’une erreur du capitaine qui, du coup, tapait davantage sur ses propres doigts que sur ceux de ses camarades, pas plus habiles, eux non plus. Toujours est-il que les Lyonnais se sont mis une pression telle qu’ils n’auront jamais su revenir dans le match après la pause. Étouffés, véritablement harcelés par des Merengues plus vifs, plus percutants, le navire OL prenait l’eau de toute part.

Benzema frappe encore

Karim Benzema, buteur à l’aller et double buteur le week-end dernier, traduisait la domination madrilène peu après l’heure de jeu, bénéficiant à l’origine d’une nouvelle erreur de relance lyonnaise d’Anthony Réveillère. Il plaçait le ballon entre les jambes d’Hugo Lloris, après avoir échoué en première mi-temps face à ce même gardien (41’), et anéantissait les derniers espoirs de survie lyonnaise (2-0, 66’). Les quelques changements opérés par Claude Puel n’y faisaient rien : Gomis et Pied, rentrés à la place de Briand (invisible) et Gourcuff (en grande difficulté), assistaient, impuissants, au troisième but de la Casa blanca, inscrits par Di Maria (3-0, 75’). Une correction propre, nette, sérieuse, incontestable. L’OL aura été battu sur tous ses coups de pieds arrêtés défensifs, et n’aura jamais su exploiter correctement ceux, offensifs, qu’il se procurait. Dans l’intensité, dans la rapidité du jeu, dans l’agressivité, dans l’animation collective, l’OL a été bouffé par le Real... ou bouffé par l’enjeu colossal que représentait ce huitième de finale retour. Au final, une nouvelle fois, le meilleur ennemi de l’OL n’aura pas été son adversaire... mais sa propre façon de traiter un match.

Et maintenant ?

Quelles conséquences cette lourde défaite peut-elle avoir sur la suite de la saison rhodanienne ? Elles peuvent en Réalité être multiples. Soit, comme ce fut déjà le cas il y a deux saisons, les Gones sont démoralisés par cette élimination et terminent très difficilement la fin de saison (ils s’étaient alors fait éliminer à ce même stade de la compétition par le FC Barcelone, 1-1, 2-5). Soit, au contraire, cette élimination servira aux troupes de Puel à qui il ne restera plus que la Ligue 1 pour se racheter et se faire pardonner de leurs supporters. On peut alors imaginer une fin de saison en boulet de canon, sur la lignée de ces dernières semaines. Une chose est sure, en tout cas : cette défaite laissera des traces. C’est donc aux joueurs de relever la tête et de prouver qu’ils tiennent à ramener le huitième titre de Champion de France du club.

Rendez-vous à Rennes ce week-end pour un début de réponse...

Publié le : jeudi 17 mars 2011, par Mikhaël Defoly