Manifestation

La formation des enseignants en question

Professeurs stagiaires sans formation, absence de remplaçants, suppression de postes d’enseignants, les inquiétudes ne manquaient pas dans la manifestation de samedi après midi. Lancés à l’initiative du collectif Un pays, une école, notre avenir, des syndicats, des parents d’élèves et différents mouvements comme l’Union Nationale Lycéenne ou l’UNEF ont fait l’aller retour entre Bellecour et les terreaux. 1200 personnes ont défilé selon la police, 3000 selon les organisateurs.

Dans un camion de la CFDT, un groupe de musique entonne. « La formation, c’est pas bidon ! La maternelle, c’est essentiel ! ». Le manque de formation des enseignants stagiaires était sur toutes les lèvres. Leïla, professeur débutante en lettres Classiques, témoigne : « je n’ai reçu aucune formation pour les matières que j’enseigne. Les Inspecteurs pédagogiques régionaux nous écoutent, mais certains ne font que passer des vidéos que n’importe qui peut prendre sur le site de l’Éducation nationale. Il n’y a rien de concret dedans ».

David, enseignant débutant en mathématiques au Lycée, explique : « nous avons commencé l’année après avoir reçu seulement trois jours de formation. Nos premières semaines de formation sont seulement arrivées en février ». Dans le second degré, seules 12 semaines sont désormais dévolues à la formation, tandis qu’auparavant, celle-ci était dispensée en alternance et occupait 1/3 de l’année scolaire.

Un manque de formation qui se fait sentir et inquiète Martine Fougeray, professeur à l’école élémentaire. « J’ai remplacé dernièrement une personne qui n’avait pas fait de stage auparavant. Elle s’était fait mettre à mal par une classe de CM1. Ces enfants étaient impossibles à tenir pour elle  ».

Autres sujets de mécontentement étaient la suppression de 16 000 postes à la rentrée et le manque de remplacement. Un bilan de cette manifestation est prévu la semaine prochaine. Les syndicats attendent l’arrivée du nouvel inspecteur de l’académie du Rhône le premier avril. « Nous allons lui poser des questions et nous faire entendre », assure Martine Fougeray.

Publié le : mardi 22 mars 2011, par Bruno Poncet