Pour dénoncer la loi Loppsi 2

Un campement en plein coeur de la ville

Trois tipis et une tente berbère donnent depuis dimanche dernier un air de village indien à l’esplanade du Gros Caillou (Lyon 4ème). Une quarantaine de personnes s’y sont installées pour dénoncer la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), mais aussi promouvoir le mode de vie marginal.

Les organisateurs du rassemblement se sont inspirés des trois grands camps installés à Toulouse pendant plus de trois semaines, en début d’année, au moment des débats au parlement sur la loi Loppsi 2. Même si 13 articles de cette loi, qui en compte 48, ont été censurés par le Conseil constitutionnel, « beaucoup de choses restent à faire », affirme le clown Pepito-Incognito, 39 ans. Selon lui, « cette loi ne fait qu’officialiser ce qui se passait déjà ». Ce camp, « est une manière de résister de manière non-violente et de montrer qu’on est toujours là pour se faire entendre ».

Mercredi après-midi, beaucoup d’enfants étaient là pour profiter des activités proposées par les artistes présents : cours de guitare sèche, atelier cirque pour apprendre à jongler, ou encore un atelier conte. Un moyen d’amadouer les riverains dans la bonne humeur, et de faire passer un message d’ouverture.

Djema, 47 ans, mère d’un petit garçon de 6 ans, trouve que le campement « met un peu d’animation, de musique dans le quartier ». Inquiète à la vue des squatteurs, elle est « rassurée qu’il y ait des enfants dans le camp ». Comme elle, beaucoup de riverains ne semblent pas être choqués par le campement. « C’est un quartier bobo », pointe Nancy, 45 ans. Cristelle, 37 ans, renchérit « c’est assez communautaire comme quartier. » Puis, « ça donne envie d’aller voir ». Cela n’est toutefois pas l’opinion de tous. Un homme d’une quarantaine d’années laisse échapper sa colère : « ça me choque pas, ça me dérange ».

Le campement devrait rester au Gros Caillou jusqu’à dimanche, avant de déménager dans le parc des Chartreux.

Publié le : vendredi 15 avril 2011, par Nora Bariguian