Il ne faut pas « abîmer » le candidat PS
Dur dur d’être dirigeant socialiste ces temps-ci. Pas évident en effet d’expliquer aux militants et aux Français, que le parti doit organiser des primaires, parce que c’est « une magnifique innovation politique », mais attention ! sans qu’il y ait de compétition entre les prétendants, pour « ne pas abîmer notre candidat ». C’est à cet exercice d’équilibriste que se sont livrés mercredi soir, Bertrand Delanoë, Gérard Collomb et le président de la fédération PS du Rhône Jacky Darne. « Il faut des primaires, mais sans trop se chamailler », a résumé ce dernier devant quelques 150 militants socialistes, réunis à l’Espace Jean Couty (9ème).
« Je ne parlerai ni de l’OL, ni du PSG ». C’est par cette « boutade amicale », que Bertrand Delanoë a entamé la conférence de presse, avant d’affirmer que l’OL avait déjà gagné tellement de titres qu’il pourrait bien laisser la Ligue des champions aux Parisiens. Pour le reste, le maire de Paris a répété que « si j’étais en situation, je prendrais mes responsabilités », au PS pas au PSG cette fois-ci, histoire de ne pas se fermer de portes.
Gérard Collomb, lui, a remisé toute velléité de candidature au vestiaire. Plus tôt dans la journée, il avait signé un appel préparé par Jacky Darne, appelant le PS à se ranger derrière un seul et même candidat, sous-entendu Hollande ou Aubry. « Au Vatican on les enferme dans une pièce jusqu’à ce qu’il y ait une fumée blanche. Moi, je veux une fumée rose », a glissé le maire. Exit donc le « Si DSK ne se présente pas, j’y vais ».
« Nous sommes candidats au redressement de la France », a clamé Bertrand Delanoë, closant par cette pirouette la question des candidatures, et passant aussitôt au projet socialiste, qui était, il est vrai, le véritable sujet de la soirée. « Il faut moins de 5 priorités », a-t-il clamé. Le maire de Paris en a 4 : éducation et formation, santé, sécurité, justice. Une fois ce postulat posé, il a passé toutefois le reste de son intervention à parler de tout sauf de ses 4 priorités.
Dans son discours, il était alors question de maitrise des loyers, d’égalité salariale entre hommes et femmes, de taxation des riches et de chômage des jeunes. Fustigeant Sarkozy qui « n’a pas arrêté de diviser les Français » et favorisé les plus aisés, il s’en est pris à la réforme de l’ISF : « Il y en aura moins qui paient, et ceux qui le font paieront moins. C’est une maladie chez eux (les sarkozystes, ndlr) », rappelant que « les plus grandes fortunes ont vu leur patrimoine augmenter de 25% en un an. » Quant aux finances du pays, « ils sont dans un état lamentable. » Bertrand Delanoë a toutefois mis en garde ses camarades : « il ne faut pas croire qui si on gagne en 2012, on entrera au paradis pendant 5 ans », annonçant qu’il y aurait des efforts à faire.
Un discours qui allait bien à Gérard Collomb jusqu’au moment où son homologue parisien a lancé sous des applaudissements nourris : « dès la première année, il faut mettre fin au cumul des mandats. » Une sortie pas trop du goût du sénateur-maire-président communautaire.
Toutes les photos du meeting sont sur www.facebook.com/lyoninfo.
Publié le : mercredi 25 mai 2011, par