Jardin de la mémoire
Qu’est qu’il y a après la mort ? Un jardin de la mémoire, répond la Ville de Lyon, qui vient d’inaugurer le premier lieu de recueillement pour les proches des personnes incinérées. Implanté au Nouveau cimetière de la Guillotière et à proximité du crematorium municipal, ce jardin permettra de disperser les cendres des défunts, pour la somme symbolique de 10 euros. Un projet qui suit les tendances urbaines : un Lyonnais sur deux choisit l’incinération comme mode funéraire.
Un petit square de 360m² installé au sein du Nouveau cimetière de la Guillotière. 3 chemins en bois mènent vers cet havre de paix, doté d’une coquette petite fontaine, entourée de bancs, et d’un espace où les familles en deuil peuvent planter des fleurs. Un endroit à l’abri des regards pour se recueillir, destiné aux proches des personnes incinérées ou dont le corps n’a pas pu être retrouvé. Contrairement aux autres lieux de mémoire, les cendres peuvent être dispersés sur place, le jardin étant doté d’une cuve enterrée, permettant de recevoir une grande quantité de cendres, l’équivalent d’environ 12 000 urnes.
« C’est dans ce lieu digne qu’on a voulu donner aux gens, la possibilité de revivre en pensée et de retrouver une trace des personnes mortes », a souligné Jean-Louis Touraine, 1er adjoint de la mairie de Lyon. « Surtout », a-t-il ajouté, « parce que la loi (depuis décembre 2008, ndlr) ne permet pas à la famille de disperser les cendres dans son jardin privé ou d’amener les urnes chez soi. »
Ce jardin de mémoire, qui a coûté 200 000 euros, répond aux nouvelles besoins de la ville, puisque 49% des Lyonnais choisissent la crémation au lieu de l’enterrement traditionnel. Un taux qui dépasse de loin la moyenne nationale de 25%. D’autres projets similaires sont ainsi déjà dans les cartons. « Notre volonté d’apaisement de la souffrance de gens ne va pas s’arrêter ici. Nous souhaitons construire d’autres jardins, à la Croix Rousse ou à Loyasse », note Céline Eyraud, responsable du service concessions et règlementations à la direction des cimetières de la Ville de Lyon.
L’innovation ne s’arrête pas devant la solennité du lieu. Ainsi, le jardin est dotée d’une borne informatique qui permet de retrouver à travers un écran tactile le nom et l’année de décès d’une personne incinérée. La base contient des données à partir de 2007. 2000 noms ont été déjà enregistrés gratuitement, dans 5 ans ils devraient être 5000. « C’est un système numérique moderne qui permet de mieux conserver la mémoire des ceux qui ont été incinérés », explique Céline Eyraud.
Publié le : vendredi 10 juin 2011, par