Visite du candidat à la Confluence

François Hollande pour une partie de campagne en bord de Saône

François Hollande ne pouvait espérer accueil plus chaleureux. A sa descente du tram T1 à l’arrêt Montrochet, la presse, les élus et les militants sont tous au rendez-vous. De quoi faire enfler ses chevilles. C’est pourtant un candidat « normal », souriant et humble qui se présente à une foule agitée. Des bousculades et des coups, tout est permis pour avoir la photo de Hollande et Collomb, qui se promènent tranquillement sur les quais de Saône.

Le maire de Lyon a toujours clamé préférer la Martine de Lille à l’Aubry de Solférino. Il préfère désormais que Martine reste à Lille et que François aille à l’Elysée. Après un soutien infaillible à Dominique Strauss-Kahn, l’ancien ségoléniste s’est désormais rangé dans le camp de François Hollande. Et il le fait savoir. Mercredi 28 juin sur RTL, le maire de Lyon a officiellement annoncé soutenir François Hollande aux primaires socialistes. Le lendemain, il lui offre un bain de foule dans son quartier chéri de la Confluence.

Après une ballade d’une heure, rendez-vous est donné au bar/restaurant Docks 40. François Hollande enfile alors son costume de présidentiable et accorde trente minutes à la presse. Seulement voilà que le candidat socialiste, réputé pour son manque de charisme, a du mal à se jeter à l’eau. Chaque phrase, prononcée d’une voix fluette, est parsemée d’une série de « euh » et les propos sont passe-partout.

« Nous sommes une équipe, c’est ça qui est très important », affirme l’ancien premier secrétaire du parti, connu pour son sens de la « synthèse ». L’heure est au « meilleur rassemblement », des socialistes déjà, puis de la France : « rien ne sera possible s’il n’y a pas cette confiance entre l’État et le territoire ». Des paroles que Gérard Collomb, chantre du rôle prépondérant des collectivités, boit comme du petit lait. Le sénateur-maire sourit et acquiesce : « Nous voulons contribuer au projet. Il n’y a que cela qui nous motive ».

Au fur et à mesure, les tics de langage cessent toutefois et la timidité laisse place à une certaine aisance orale. C’est à présent avec détermination que le candidat bat la campagne : « Nous devons donner aux français des éléments pour qu’ils reprennent confiance, sans leur mentir », martèle-t-il. D’autant plus que la situation de la France est grave et Hollande sonne le glas : « Il y a du désarroi et de l’inquiétude chez les Français. La situation et le contexte sont exceptionnels ».

François Hollande, c’est finalement un candidat crédible et drôle, même quand il lance : « Rien ne pose problème, puisque je porte la solution ». Puis, pour justifier sa désormais célèbre phrase « Je veux être un président normal », il puise dans l’humour corrézien : « On a un homme anormal à la tête de l’État, vous voyez ce que ça donne ». Une sorte de rupture à la sauce hollandaise, en somme.

Publié le : jeudi 30 juin 2011, par Mélanie Rauscher