36èmes championnats de France

Minigolf : les champions de France sont lyonnais

Les 36èmes championnats de France, qui se sont déroulés le 2 et 3 juillet près d’Auxerre, ont été remportés par Philippe Lhéritier du Lugdu minigolf club (LMGC) lyonnais. C’est la 10ème fois que ce joueur de 40 ans est sacré champion de France en 25 ans de carrière.

Le temps d’un week-end, Mézilles, une bourgade de 557 habitants proche d’Auxerre, et son parcours homologué par la Fédération française de minigolf (FFM) ont été le centre de gravité du minigolf français, en accueillant les 36ème championnats de France de la discipline. Car au même titre que le football ou le rugby, le minigolf a ses compétitions nationales et même internationales.

Sans grande surprise, Philippe Lhéritier a remporté sa 10ème couronne. « Je suis content d’avoir gagné. La compétition, je la joue sérieusement, et davantage contre moi-même », s’est réjoui cet Ecullois qui s’entraîne tous les week-ends. Auteur d’un quasi sans-faute avec une moyenne de 21,3 coups pour 18 pistes, Philippe Lhéritier a remporté le concours devant 40 compétiteurs issus des douze clubs français.

L’équipe lyonnaise, championne de France

Non content d’avoir placé l’un des siens à la tête de l’épreuve individuelle, le LMGC a aussi remporté le titre par équipe, grâce aux performances de Clément Valois (2ème) et Rémy Vallin (4ème). Créé seulement en 2010, c’est le deuxième titre du club en autant de participations. « Il n’y a pas de réelle surprise, au vu de notre préparation et du niveau de notre équipe », reconnaît le président Rémy Vallin, « mais je suis surtout satisfait du niveau de jeu développé. »

« La force du LMGC émane d’un mélange de joueurs d’expérience et jeunesse », souligne Rémy Vallin. Trois membres du LMGC feront d’ailleurs le déplacement pour les championnats du monde en août à Stockholm. L’équipe de France est d’ailleurs entièrement grand-lyonnaise, puisque les quatre autre minigolfeurs sélectionnés émargent au club de Rillieux-la-Pape.

Le minigolf, sport méconnu en France

Connu essentiellement comme activité de loisirs, le minigolf est un sport très technique. A la différence du golf, où le club change en fonction des surfaces de jeu (green, bunker, rough…), au minigolf ce sont les balles qui varient en fonction des pistes, des obstacles mais aussi des températures. Ainsi, il existe des milliers de balles de compétition différentes. « Même si le minigolf est un sport qui demande un certain savoir, il reste tout de même accessible à tous. L’âge des joueurs s’étend de 8 ans à 80 ans », souligne Rémy Vallin.

Pourtant, le minigolf, ou golf sur pistes, reste un sport confidentiel en France. « Personne n’a jamais donné de son temps pour développer le minigolf. Si chaque club organisait des tournois publics, cela permettrait de recruter plus de licenciés et de populariser ce sport », regrette Philippe Lhéritier.

Des tournois que le LMGC ne peut malheureusement pas organiser, faute de terrain. Car les villes rechignent souvent à s’équiper d’installations aux normes. « J’habite à Ecully depuis des années. J’ai beau être dix fois champion de France, la mairie refuse toujours de construire une infrastructure de qualité », s’indigne Philippe Lhéritier. Car tous les parcours ne sont pas homologués par la FFM. « Ils doivent répondre à des normes précises », souligne le champion de France, « c’est comme pour le billard, il y a le petit billard pour s’amuser entre amis et le billard professionnel pour les compétitions. »

Et nos voisins européens ?

Il suffit pourtant de passer les frontières pour découvrir que le minigolf peut être un sport populaire. L’Allemagne, compte ainsi 13 000 licenciés et la Suisse 4000, alors qu’en France seules 100 personnes ont leur carte à la FFM. Dans ces pays-là, la tradition est bien plus ancienne. En Suède, le golf sur pistes est apparu en 1936. Les autres pays d’Europe du nord ont suivi entre les années 30 et 60. A l’époque, il n’y avait que très peu de loisirs, l’occasion pour les clubs de recruter. En France, le minigolf n’est apparu que dans les années 70.

« Il ne faut pas se leurrer, 13 000 personnes qui paient une cotisation de 20 euros à la fédération, c’est 260 000 euros de budget. En France, ce ne sont que 2000 euros qui entrent dans les caisses de la FFM », souligne Philippe Lhéritier. Certains bons joueurs ne peuvent ainsi participer aux championnats d’Europe et du monde, faute de soutien financier de la part de la Fédération.

Publié le : mardi 5 juillet 2011, par Natacha Verpillot