Stages de remise à niveau

L’été profite aux élèves en difficulté

Une lecture hésitante, des problèmes à orthographier les mots, quelques difficultés en calcul… Depuis trois ans, des stages permettent aux élèves volontaires de CM1 et CM2 de rattraper ces lacunes pendant l’été. 2500 enfants participent cette année dans 68 écoles de l’Académie de Lyon. Ils n’étaient que 1000 il y a trois ans.

« Lisez le texte, puis répondez aux questions », demande Nafissa Carrias, directrice de l’école les Anémones, à la Duchère. Un exercice en apparence simple mais qui peut laisser bon nombre d’élèves à la traîne en cours d’année scolaire. Sauf qu’ici, les jeunes filles ne sont qu’au nombre de quatre et elles bénéficient de toute l’attention de leur professeur trois heures durant.

Deux séances de stage de remise à niveau sont proposées aux Anémones : l’une organisée la première semaine de juillet et l’autre qui a lieu la dernière semaine d’août. Tous les matins du lundi au vendredi, les enfants se retrouvent pour travailler leurs points faibles en français et mathématiques. La session qui se tient cette semaine compte 33 enfants, encadrés par 8 instituteurs venus des différentes écoles de la Duchère.

Des méthodes variées

Ces cours presque particuliers peuvent prendre des formes très différentes. Dans une salle, deux institutrices de maternelle aident des élèves de CM2 à combler leurs lacunes en mathématiques à travers de jeux et de devinettes. « On a essayé de proposer quelque chose de différent, de plus ludique, » explique Lucille, l’une des enseignantes.

Dans la salle d’à côté, Jolène Pillon joue au pendu avec un autre groupe. Ces derniers ont des difficultés importantes avec l’orthographe. « Le reste de l’année, on n’a pas forcément le temps de bien leur expliquer, alors cette semaine on profite à fond », se réjouit la jeune femme.

Des enfants heureux, des profs hésitants

« L’avantage de ces stages c’est que nous n’avons que des élèves motivés », explique la directrice des Anémones. Également enseignante pour l’un des groupes, elle se réjouit qu’aucune absence ne soit à signaler depuis le début du stage. Un exploit lorsque tous les petits camarades sont en vacances ? « C’est pas grave. Moi je me lève tous les jours à 7h, alors… », rétorque l’un des enfants. « Et puis c’est toujours mieux que de ne rien faire », renchérit un autre.

Certains apprécient tellement ces matinées qu’ils s’inscrivent pour les deux stages et vont même jusqu’à réclamer une prolongation l’après-midi. Un enthousiasme modéré par leurs professeurs qui n’en demandaient pas tant.

Eux aussi volontaires, les enseignants sont indemnisés pour ce travail supplémentaire, à hauteur de 400 euros par semaine. Note discordante dans ce concert euphorique, Christine Steiner, institutrice à l’école des Bleuets, réclame toutefois « plus de sérieux », de la part de certains collègues. « Quand je les vois arriver le matin sans savoir de quel groupe ils s’occupent, ça me choque un peu », s’offusque la jeune femme. Si les enseignants sont bien rémunérés, l’école ne croule pas pour autant sous les volontaires. « Nous avons même du mal à trouver assez de professeurs chaque session », déplore Nafissa Carrias.

Publié le : mardi 5 juillet 2011, par Eve Renaudin