Pour loger des familles roms

Sans-abris : un immeuble réquisitionné rue Montesquieu

« Face aux expulsions : réquisitions » peut-on lire sur la façade du 63 rue Montesquieu, dans le quartier Guillotière (7ème). A l’initiative de l’association Demeurant partout, une vingtaine de militants ont investi un immeuble abandonné pour y héberger des familles roms. Parmi les signataires de l’appel à la réquisition, on retrouve des associations comme Jeudi Noir, la Fondation Abbé Pierre, la Ligue des droits de l’homme ou encore la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale.

Trois étages condamnés mais encore habitables. L’immeuble situé au 63 rue Montesquieu, propriété du Grand Lyon, retrouvait mercredi une seconde vie. Aux fenêtres des militants souriants déployaient une banderole revendiquant la réquisition des lieux. Aussitôt, dans la rue, Marc Uhry de la Fondation Abbé Pierre téléphone à la police pour lui signaler l’occupation des lieux depuis 48h. Car au délà de ce délai, toute demande d’expulsion doit être validée par un juge. Le but des militants de Demeurant partout : trouver des solutions de relogement définitif pour les familles roms occupant l’immeuble.

« Lorsqu’on réclame des logements, les autorités nous répondent hébergement d’urgence, hiver, gymnases… », se désole Alice, une des militantes. « Tout le monde a droit à un lieu de vie, pas seulement un lit dans un centre d’accueil dont on va l’expulser au bout de quelques jours », poursuit la jeune femme.

Chaque réquisition est précédée d’une enquête

Avant d’installer des familles dans les immeubles abandonnés, les militants de Demeurant Partout procèdent avec méthode. « D’abord, on repère les bâtiments vides, » raconte Alice. Ils les reconnaissent aux portes de sécurité et autres fenêtres condamnées. La deuxième étape consiste à repérer les permis de construire ou de démolir affichés sur la façade. Dans tous les cas, l’association mène une enquête sur les propriétaires des lieux ainsi que les projets immobiliers éventuels.
« Bien sûr, on nous accusera toujours de retarder des travaux »,
conclut Alice, « mais quand on sait qu’aucun chantier ne s’ouvrira avant un an, on peut bien héberger quelques familles 6 mois le temps de leur trouver une solution définitive non ? »

Publié le : samedi 9 juillet 2011, par Eve Renaudin