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Cinéma

L’Art de Séduire

Jean-François, psychanalyste et éperdument amoureux d’Hélène, l’une de ses patientes, se sent enfin libre de la séduire, lorsque celle-ci décide d’arrêter sa thérapie. Or, maladroit, très peu doué pour l’art de la conversation et timide, Jean-François n’y arrive pas. Il demande alors l’aide à Julien, un autre de ses patients et séducteur compulsif. Après une journée de coaching, Jean-François rencontre Estelle... L’art de séduire est un film où chaque personnage a son brin de folie et devrait consulter pour régler ses névroses. Un monde de fou dans un film où se mêle réalisme et absurde, jusqu’à en devenir agaçant.

L’idée est originale et rafraîchissante, tranchant avec les comédies romantiques habituelles. « J’avais envie d’écrire sur un psy névrosé », expose Guy Mazarguil, le réalisateur. « J’ai une affection particulière pour ceux qui ont des petits problèmes émotionnels. »

En résulte un film sur la vie, où la musique se fait discrète, voire inexistante dans les moments où elle est le plus attendue. Associé à un rythme lent et unique, l’ennui ne tarde cependant pas à s’installer. La folie des personnages parvient toutefois à pallier quelque peu l’absence de dynamisme.

Le séducteur compulsif se mue en harceleur, Estelle se révèle mythomane et impulsive, Hélène est quant à elle obsédée par les chevaux, effrayée par le sexe et maniaque, tandis que le psy, avocat de la rationalité, se passionne de photos de tête de poissons morts. Une manie qui n’est d’ailleurs pas là par hasard. « J’avais envie de rajouter une obsessions personnelle », note Guy Mazarguil, « ma tendresse pour les poissons... »

Les images surréalistes de poissons volants dans les airs autour de Jean-François, contrastent alors avec le réalisme du film et ramènent brusquement le spectateur dans le cadre de la fiction : « Il s’agissait de ponctuer le film par des moments de rêve. C’est un rêve éveillé, sur la vie du psy », explique le réalisateur. « Ça brouille les pistes. »

Une confusion pas forcément agréable, et l’étalage des folies de chacun devient vite énervant. Les personnages n’évoluent pas et leurs manies les rendent agaçants. Jean-François, censé être touchant par son immaturité émotionnelle, ne reste qu’un gros coincé, tandis qu’Estelle irrite avec sa spontanéité qui tourne à l’hystérie. « Il s’agit d’accepter sa folie et la folie de l’autre », justifie Guy Mazarguil. Oui, mais à petites doses s’il vous plaît.

Le comique, sur touches de sarcasme et de cynisme, est étouffé par l’univers malsain dans lequel baigne le film. Et la folie bien trop pesante n’étonne plus. « Il y a un peu de romance, mais ce n’est pas exact de parler de comédie romantique », reconnaît Guy Mazarguil. Il ne croyait pas si bien dire. L’art de séduire s’avère plutôt être un drame un peu ennuyeux sur la folie humaine.

- Long-métrage français
- Réalisé par Guy Mazarguil
- Avec : Mathieu Demy, Julie Gayet, Valérie Donzelli ...
- Durée : 1h24
- Site officiel : www.lartdeseduire-lefilm.com
- Sortie : 27 juillet 2011

Publié le : mercredi 27 juillet 2011, par Mélanie Rauscher