La rentrée 2011 sous haute tension

Rhône : 1900 élèves de plus, 22 profs en moins

187 479 élèves ont repris le chemin de l’école lundi, soit 1925 de plus qu’il y a un an. En face, il y a 22 postes d’enseignant en moins, en raison du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. « Notre travail est de faire avec les postes que l’État met à notre disposition », a commenté sobrement Jean-Louis Baglan, inspecteur d’Académie du Rhône, au cours d’une conférence de presse. Les derniers arbitrages ont été rendus mardi en début de soirée à l’issue du Comité technique paritaire départemental (CTP).

« Ce n’est pas le bruit qui me fera bouger », a prévenu Jean-Louis Baglan en réaction à la grogne des parents et élus, inquiets des fermetures de classes annoncées. « Je veillerai à ce que la carte scolaire soit la plus équitable possible. » Une cinquantaine de cas restaient encore à trancher mardi midi, avant la tenue du CTP. Ils se sont soldés par 43 ouvertures de classes et 36 fermetures auxquelles s’ajoutent 12 annulations de fermetures et 6 annulations d’ouvertures. « Le pire a été évité », selon Patrick Labalme, secrétaire départementale adjoint du syndicat de premier degré SNUipp, présent lors des tractations.

Quelques situations sous tensions ont ainsi connu des dénouements heureux. C’est le cas de l’école maternelle vénissiane du Clos Verger où l’appel de Michèle Picard a été entendu. La mairesse de Vénissieux s’était mobilisée contre le projet de fermeture d’une classe. « Si le retrait était confirmé, les conditions de scolarisation seraient singulièrement dégradées avec des effectifs compris entre vingt-neuf et trente-quatre élèves par classe », avait-elle écrit à l’inspecteur d’Académie. L’école conserve donc sa quatrième classe.

Même résultat à l’école Aimé Cesaire (Lyon 3), théâtre d’une importante mobilisation des parents d’élèves à la fin de l’année scolaire. Cette école inaugurée il y a un an dans le quartier de la Buire a obtenu deux classes supplémentaires, ce qui lui permet d’afficher des effectifs moyens de 26 élèves en maternelle et 24 en élémentaire. Des taux plutôt bas, mais qui augmenteront dès le mois d’octobre avec l’arrivée de 15 à 20 enfants supplémentaires, issus d’un nouvel immeuble HLM en cours de livraison.

La situation reste toutefois critique du côté des remplaçants. « On ne supprime plus de postes en brigade de remplacement », a clamé Jean-Louis Baglan. Un simple effet d’annonce car avec ses 521 enseignants, le département est plutôt mal loti. « Le nombre est un peu faible et en deça de ce qu’on observe au niveau national », reconnaît l’inspecteur d’Académie. L’année dernière, le manque de remplaçants a suscité de nombreuses mobilisations de parents. Au collège Raoul Dufy (Lyon 3), quatre classes de la 6ème à la 3ème étaient ainsi privées de maths pendant plusieurs mois, aucun remplaçant n’ayant été disponible.

Si le pire semble évité au niveau des fermetures de classes, les suppressions de poste ont en revanche des répercussions sur l’accueil des enfants de 2 ans, c’est à dire qui ne fêtent leur 3ème anniversaire qu’entre septembre et décembre. Ils ne seront plus pris en compte dans le calcul des effectifs et leur nombre risque donc de chuter pour ne pas surcharger les classes.

Les syndicats ont d’ores et déjà lancé un préavis de grève pour le 27 septembre. « La mobilisation va être massive », prévoit Patrick Labalme.

Publié le : mercredi 7 septembre 2011, par Michael Augustin