L’édition 2011 est lancée

La Biennale d’art contemporain métamorphose la ville de Lyon

Tous les deux ans et depuis 1984, en alternance avec la Biennale de la Danse, la manifestation d’art contemporain de renommée internationale s’invite dans les rues de Lyon. La 11ème édition s’annonce aussi étonnante que les précédentes. Des artistes contemporains, venus du monde entier, vont investir la ville et ornementer ses façades et ses rues de leurs œuvres.

Rendez-vous incontournable des amoureux d’un art qui se questionne, la Biennale d’art contemporain accueille cette année 78 artistes, principalement en provenance d’Europe, d’Afrique et d’Amérique Latine. 14 000m2 leur sont réservés pour leur expression artistique, dans quatre lieux différents : La Sucrière, la Fondation Bullukian, le Musée d’art contemporain de Lyon et l’Usine T.A.S.E. Le thème de cette année annonce une biennale d’auteur : « Une terrible beauté est née ». Extrait du poème Pâques 1916 de W.B. Yeats, il invite, selon la Biennale, les artistes à questionner « l’état d’urgence actuel du monde et des arts », à « réfléchir sur la densité du présent, sur le pouvoir de l’imaginaire, du visionnaire et de l’hallucinatoire ». Vaste programme et même plutôt décourageant, surtout pour ceux qui sont déjà réticents à cet art conceptuel.

Pourtant, cette biennale ouvre ses portes à tout le monde, spécialistes, amateurs et réfractaires. A la Sucrière, à l’usine T.A.S.E et au musée d’Art Contemporain, des visites partage sont organisées dans les espaces d’exposition le samedi et le dimanche à 15h. La découverte des œuvres autour d’un verre est possible grâce aux visites apéro. Pour les plus curieux, des visites coulisses dévoilent les secrets de l’envers du décor et de l’aspect technique des œuvres. Des activités qui s’adressent à toutes les générations, avec des visites intergénérationnelles, invitent au croisement des regards de tout âge.

Résonance : l’art contemporain envahit les rues

Une œuvre d’art est souvent attribuée à un style et une époque précise. A partir du XXème, l’art contemporain propose un éclatement de ces normes, et une définition unique de son style fait encore polémique. A l’image de cette diversité de genres, la plateforme Résonance a recruté des artistes de la région et du monde et a mis en place de multiples manifestations artistiques partout dans Lyon : entre autres, le spectacle de danse contemporaine de Maguy Marin en septembre à l’Opéra national de Lyon, une exposition des photos de Tom Wood dans la galerie Le Bleu du Ciel, ou encore l’exposition plus politique du portugais Carlos No, au sujet de l’immigration, dans la galerie Elizabeth Couturier. Du 15 au 18 septembre, une foire d’art contemporain a lieu au Docks 40 et accueille plus de 30 galeries. En plus des différentes expositions, des concerts de musique, des pièces de théâtre, des projections de films rythmeront vos soirées de septembre et octobre.

L’accessibilité et la participation sont les mots d’ordre de cette 11ème édition. Des projets novateurs font surface, pour briser l’image élitiste dont pâtit l’art contemporain : « L’art contemporain n’est pas difficile, il est juste difficile de le rencontrer et surtout de “vivre avec”. Avec Veduta, nous travaillons à ce rapprochement », considère Abdelkader Damani, directeur de projet. Avant d’ajouter : « l’œuvre d’art n’est pas un savoir à acquérir, elle est une invitation à l’expérience. » Ainsi, la plateforme Veduta innove en proposant aux Lyonnais de participer à la création des œuvres et de devenir artiste le temps d’un après-midi.

Au Grand Parc Miribel Jonage, le Musée de XXIème dirigé par Yona Friedman transforme la pelouse en toile d’artiste. A Décines Charpieu, le Cube blanc devra être transformé en musée par les habitants du quartier. Autant de façons de rapprocher les artistes, les œuvres et les citoyens lambda. Avec le concours La voix off, des inconnus peuvent proposer une nouvelle de 2011 signes, ayant pour titre celui de la Biennale (Une terrible beauté est née). Et pour ceux qui malgré la biennale, ne comprennent ni n’apprécient l’art contemporain, le 2 décembre à l’hôtel de Région a lieu, avec le partenariat du Barreau de Lyon, le procès de l’art contemporain. Tout participant est le bienvenu pour soutenir ou attaquer cet art du questionnement.

Info : Tarifs (accès une fois à tous les lieux) : plein, 12 euros ; réduit, 6 euros ; pass permanent (accès illimité) : 19 euros ; gratuit pour les moins de 15 ans, les étudiants de la région Rhône-Alpes, élèves des écoles d’arts, étudiants en histoire de l’art et arts plastiques, détenteurs de la carte M’RA, MAPRA, ICOM, bénéficiaires du RSA et personnes handicapées. Toute la programmation sur : www.biennaledelyon.com

Lieux d’exposition : La Sucrière, le Musée d’art contemporain de Lyon, Fondation Bullukian, Usine T.A.S.E.

Publié le : mercredi 14 septembre 2011, par Mélanie Rauscher