L’enquête publique sera lancée en janvier

Le TGV Lyon-Turin avance... à petite vitesse

Le président du Conseil régional Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne a annoncé le lancement en janvier de l’enquête publique sur la ligne de TGV Lyon-Turin. Dans les cartons depuis 2001, et fortement contestée en Italie, la ligne à grande vitesse (LGV) fait donc un timide pas en avant dans un contexte d’incertitude budgétaire.

« C’est une nouvelle phase importante du Lyon-Turin », s’est félicité Jean-Jack Queyranne à l’issue de la réunion des exécutifs locaux (départements, grandes villes). L’enquête publique devrait débuter le 9 janvier et durer 2 mois, a annoncé le président de région. Elle se déroulera dans les 71 communes concernées entre Saint-Exupéry et Saint-Jean-de-Maurienne. Une bonne nouvelle pour le projet après l’accord signé entre la France et l’Italie concernant le financement du tunnel principal, d’une longueur de 55 km.

L’enquête publique examinera, elle, les voies d’accès côté français, soit les 140 km entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie). Un tracé qui comprendra 59 ouvrages d’art, dont 5 tunnels majeurs d’une longueur totale de 85 km. Le coût de la partie française est passé de 4,4 milliards d’euros en 2007 à plus de 11 milliards, en raison de l’inflation et de l’évolution du projet. Bonne nouvelle, l’Europe a annoncé qu’elle pourrait porter sa contribution à 40%, au lieu de 30% pour le tunnel principal transfrontalier et 20% pour les voies d’accès. Jugée stratégique pour le réseau européen, la LGV Lyon-Turin, ramènerait le temps de trajet entre les deux villes à 1 heure 40, contre 4 heures aujourd’hui et mettra Paris à 4 heures de Milan, contre 7 actuellement.

Or, le projet rencontre de vives protestations en Italie. Les opposants craignent une détérioration du paysage de la vallée de Suse et pointent l’abandon de dessertes locales au profit de la nouvelle liaison. Après une large concertation, un nouveau tracé a été adopté côté italien en juillet 2010. D’un surcoût de 1 milliard d’euros par rapport au projet initial, il prévoit également une gare internationale à Suse. « L’Italie a pris 5 ans de retard », se désole Jean-Jack Queyranne.

L’avancement du projet dépendra maintenant de « l’état des finances publics », note le président de région, qui se veut optimiste en espérant une mise en service de la ligne en 2025. En réalité, il n’y a plus grand monde pour attendre les premiers voyageurs avant 2030.

Publié le : dimanche 13 novembre 2011, par Michael Augustin