Dans le cadre du retour volontaire

150 Roms expulsés vers un avenir incertain

Quelque 150 Roms attendaient vendredi matin à 7h quai Perrache, pour être reconduits en Roumanie. 3 cars blancs et rouges de la société Véolia Transports les ont ensuite transportés à l’aéroport Saint-Exupéry où ils devaient prendre un avion pour Bucarest. Ce voyage, organisé dans le cadre de l’aide humanitaire au retour par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), est au moins le troisième depuis le début de l’année, selon les associations présentes. Celles-ci s’inquiètent des conditions de plus en plus précaires des Roms à Lyon.

Il faisait 2 °C ce vendredi matin. 150 personnes attendaient sur le quai Perrache, devant le terrain de Luna Park. Majoritairement des adultes, mais également quelques enfants et « au moins 2 femmes enceintes », selon une représentante associative. Une trottinette bleue était posée à côté des valises. Elle restera là, son propriétaire n’a pas pu l’embarquer. Un petit garçon joue au pistolet avec la poignée cassée d’une mallette. Les Roms attendent dans le froid. « En Roumanie problème », explique un homme d’une soixantaine d’années dans un Français rudimentaire. Et il fait comprendre qu’il n’y a pas à manger ni à s’habiller là bas. « Certains ont de la famille en Roumanie, d’autres n’ont rien », explique Gilberte Renard de l’association Classes qui œuvre pour la scolarisation des enfants Roms.

Selon elle, le suivi des Roms à Lyon par les associations devient de plus en plus difficile. « Ils se cachent pour ne pas être expulsés », affirme la militante. Lors des précédentes reconduites à la frontière, « on les connaissait à peu près tous. » Pas cette fois-ci. Il y avait 10 du centre social de Parilly, 6 d’un squat à Vaulx-en-Velin, les autres : des inconnus. « Ils sont éparpillés, on a un mal fou à les trouver », affirme Gilberte Renard. « Il y en a pas mal qui dorment dehors. » Et de raconter le cas de cette famille qui passe toutes les nuits à 7 dans une voiture, ce qui n’empêche pas les 4 enfants d’aller tous les jours à l’école. « Ils n’en peuvent plus, c’est épuisant. »

A 8h18, les 3 bus se mettent en route, escortés par 2 policiers à moto. Les passagers font coucou à travers la vitre. A Bucarest, ils recevront leur prime de retour, 300 euros pour les adultes et 100 pour les enfants. Certains reviendront bientôt à Lyon. « Il y en a qui font l’aller-retour en 24 heures », affirme une bénévole.

Toutes les photos sont sur www.flickr.com/lyoninfo

Publié le : vendredi 25 novembre 2011, par Michael Augustin