Une nouvelle compétition pas bien connue

L’Europa League : qu’est-ce que c’est ?

« L’Europa League, c’est une purge » : le résumé lapidaire est signé Raymond Domenech. « C’est une compétition tout à fait intéressante » répliquait Jean-Michel Aulas, sur RTL. Alors que l’éventualité de voir l’OL jouer en Europa League, prend de plus en plus forme, voici une petite séance de rattrapage : qu’est-ce que l’Europa League ? Véritable challenge ou compétition de seconde zone ?

Créé en 2008, sur les vestiges de la Coupe de l’UEFA, l’Europa League se veut plus ouverte. Ainsi, cette année, pas moins de 192 clubs, issus de 53 fédérations nationales, ont participé à la compétition. Rennes et Paris sont pour l’instant les seuls clubs français à jouer actuellement la phase de poules.

L’organisation

La compétition débute par trois tours de qualification, organisés en fonction du coefficient UEFA de chaque club, suivis d’un tour de barrages. Ensuite, la phase de groupe réunit 48 équipes réparties en 12 groupes pour des mini-championnats aller-retour. Cette phase de groupe constitue une nouveauté par rapport à l’ancienne Coupe de l’UEFA. Les deux premiers de chaque groupe, soit 24 équipes, sont qualifiés pour la phase finale, et rejoints par les huit équipes repêchées de la Ligue des champions.

L’OL n’est pour l’instant pas tête de série

S’il est reversé en Europa League, l’Olympique Lyonnais participera directement à la phase finale, et débutera donc la compétition par les 16èmes de finale. Le tirage au sort sera effectué le 16 décembre, soit au lendemain de la 6ème et dernière journée de phase de groupe.

Les confrontations seront, comme en Ligue des champions, réparties de manière à éviter les duels entre têtes de séries. Et c’est là que le bât blesse. Car avec 5 points au compteur, l’OL ne peut pour l’instant pas prétendre à être tête de série. Valence (8 points), Bâle (8 points), Manchester City (7 points) et le FC Porto, tenant du titre (7 points), lui volent la vedette.

Une large victoire contre Zagreb est donc impérative pour l’OL. Elle permettrait de ne pas gâcher la mince chance de qualification en Ligue des champions (associée à une grosse défaite de l’Ajax à Madrid), puis d’assurer ses arrières en Europa League, en devenant tête de série. Mais dans le premier comme dans le deuxième scénario, l’OL n’a plus son destin entre les mains.

S’ils ne sont pas tête de série, les Lyonnais risquent d’affronter dès les 16èmes de finale des clubs comme Stoke City, Metalist Kharkiv, PSV Eindoven, Legia Varsovie, Sporting Portugal, Athlétic Bilbao, FC Twente et Anderlecht, ou encore l’une des têtes de série issues de la Ligue des champions. Des adversaires que l’Olympique Lyonnais aimerait éviter.

Un impact financier moindre

Au-delà de l’aspect purement sportif, le passage de la Ligue des champions à l’Europa League est souvent douloureux pour les finances d’un club.

Dans une période de fair-play financier, voulue par le président de l’UEFA, Michel Platini, l’Europa League prévoit une redistribution financière plus équitable. En effet, l’argent récolté par les droits télévisés, est distribué dès les seizièmes de finale, et non plus à partir des quarts.

Conséquence directe : une manne financière beaucoup moins importante pour les équipes. Un club participant aux 16èmes de finale recevra ainsi 200 000 euros, puis 300 000 euros pour les 8èmes, 400 000 euros pour quarts et 700 000 euros pour les demis. Le vainqueur touchera une prime de 3 millions d’euros, tandis que le finaliste aura droit à un chèque de 2 millions d’euros.

Ce mode de distribution donne lieu à des disparités frappantes entre l’Europa League et sa grande sœur fortunée. La saison dernière, le FC Porto, vainqueur de la compétition, n’a récolté que 7,84 millions d’euros pour toute sa campagne européenne, alors qu’Auxerre, éliminé dès les poules de la C1, empochait 13,7 millions d’euros. Et que dire alors de Barcelone, vainqueur de la Ligue des champions et reparti la saison dernière avec un chèque d’un peu plus de 50 millions d’euros ?

Si elle se veut démocratique et source d’un bel enjeu sportif, l’Europa League n’est néanmoins pas vraiment le remède idéal aux difficultés financières de l’OL.

Publié le : mercredi 30 novembre 2011, par Mikhaël Defoly