Les couteaux sont tirés
« Je n’ai aucune raison de penser que je ne serai pas investie », a clamé Nora Berra au cours d’une rencontre avec ses soutiens au café lyonnais l’Etoile. Joignant l’acte à la parole, elle a distribué son premier tract de campagne. Estampillé UMP. Histoire de prendre de court la commission d’investiture qui n’a toujours pas tranché entre elle et l’ancienne maire du 6ème Dominique Nachury. Cette dernière est toutefois soutenue par la fédération et la majorité des élus UMP du Rhône.
La situation s’enlise dans la 4ème circonscription du Rhône et les instances nationales tardent à prendre leur décision ? Qu’à cela ne tienne, Nora Berra s’autoinvestit. « Je confirme ma candidature dans la 4ème circonscription », a-t-elle lancé sous les applaudissements des adhérents de son club Esprit Neuf.
Lancée en novembre dernier, cette association revendique 150 membres. Ils n’étaient toutefois qu’une quarantaine à avoir fait le déplacement ce jeudi soir au café l’Etoile. Des inconnus, seul le communicant Erick Roux de Bezieux était là pour représenter l’establishment. Et raconter à qui voulait l’entendre que Dominique Nachury n’incarnerait pas le renouvellement parce que les gens ont l’impression qu’elle fait de la politique depuis toujours.
Berra, elle, jouit du « total soutien de François Fillon et de la confiance renouvelée du président de la république » affirme-t-on dans l’entourage de la secrétaire d’État. La seule à même de « garder la 4ème circonscription dans notre famille politique ».
Ne serait-elle pas plus utile dans la 3ème circonscription, dans laquelle elle avait candidaté au départ ? Longtemps à droite, celle-ci avait été gagnée en 2007 par le socialiste Jean-Louis Touraine. « C’est un réflexe humain de vouloir d’abord conserver ses acquis, avant d’aller conquérir autre chose », professe cette ancienne praticienne des Hospices Civils de Lyon. Et attention ! « la 4ème circonscription est en danger ».
De mémoire de Lyonnais, elle n’a surtout jamais élu de député de gauche. C’est d’ailleurs pour cette excellente raison que l’actuel occupant du fauteuil au palais Bourbon, Dominique Perben, l’avait choisie en 2007 pour préparer son atterrissage à Lyon, évinçant au passage le sortant Christian Philip. Avec le succès municipal qu’on connaît.
Et si l’UMP lui refusait finalement l’investiture ? « Je n’y pense même pas », répond la candidate, ajoutant que sa « décision est naturellement irrévocable ». « Elle se présentera quoi qu’il arrive », disent ses amis. Ça tombe bien, Dominique Nachury aussi. « C’est un peu le bordel », reconnaît l’un des conseillers de Berra.
Publié le : jeudi 9 février 2012, par