Football / Lyon-Caen (1-2)

Caen jette un froid à Lyon

Par une température glaciale (-6 degrés au coup d’envoi à 15h), les Normands, premiers non-relégables du championnat, sont venus à bout d’un Lyon émoussé physiquement. Distancé par Montpellier, et potentiellement par Lille, Marseille et Paris, l’OL réalise une très mauvaise opération et s’éloigne un peu plus du podium.

On les savait fatigués, les Lyonnais. Épuisés, même, malgré le turn-over pratiqué par Rémi Garde à Bordeaux mercredi dernier (3-1 a.p.), car l’enchaînement actuel de matchs et de compétitions est intense pour un groupe professionnel moins étoffé qu’auparavant. Jouant les prolongations en Coupe de la Ligue à Lorient (4-2 a.p.) et contre Bordeaux en Coupe de France, puis disputant un match important à Marseille dimanche dernier (2-2), l’OL a souvent plié sans rompre au cours de ces dernières semaines. Mais en cette fin d’après-midi, contre Caen, à Gerland, l’OL a bel et bien rendu les armes.

Hamouma et Nabab, bourreaux de Gerland

Les Normands n’auront pourtant pas dominé l’OL, mais leur réalisme mérite d’être souligné : Hamouma, en contre (12’), et Nabab, d’un magnifique lob (74’), auront scellé la victoire des leurs, malgré un penalty transformé par Lisandro en toute fin de match, et obtenu précédemment par Lacazette (86’). Les Gones, bien que largement supérieurs dans la possession du ballon, n’auront pas eu pléthore d’occasions. Gomis est même le seul Lyonnais à avoir cadré une frappe, à la réception de la tête d’un coup-franc de Grenier (35’).

Pour le reste, pas (ou trop peu) de volonté côté olympien. Grenier (9’), Gomis (42’ 53’) et Ederson (82’) ont tenté leur chance face à Thebaux, sans réussite. Sans grande motivation aussi, puisque s’ils ne le diront pas, tout le monde sait en revanche que les regards (et les esprits) étaient tournés vers l’échéance européenne de mardi prochain : Lyon recevra en effet Nicosie pour le compte des 1/8èmes de finale aller de la Ligue des Champions.

En face, les joueurs de Franck Dumas maintiennent leur série d’invincibilité face à l’OL depuis leur remontée en Ligue 1 en 2010, mais, plus fort encore, s’emparent des trois points à Gerland pour la première fois de leur histoire. Et leur prestation d’ensemble, mêlée à l’organisation tactique efficace de leur coach, a permis un exploit que seul Rennes a obtenu cette saison en France : gagner à Gerland.

Le podium s’éloigne un peu plus

Avec 10 points de retard sur Montpellier, vainqueur aujourd’hui d’Ajaccio (3-0), et potentiellement 13 sur Paris, 6 sur Lille et 2 sur Marseille (si ces équipes remportent tous leurs matchs en retard), l’Olympique Lyonnais a indiscutablement réalisé la plus mauvaise opération de cette journée. Car si la concurrence est rude cette saison, pour les trois premières places, elle l’est aussi pour les deux suivantes, qualificatives pour l’Europa League, et sur lesquelles l’OL n’est pas même assuré de figurer, Rennes pouvant lui aussi revenir à hauteur des Gones en cas de victoire contre Sochaux.

La remobilisation s’annonce donc totale et essentielle à Lyon, où les derniers résultats en Ligue 1 inquiètent. Car au-delà de tout trophée, c’est la participation à la Ligue des Champions, et seulement celle-ci, qui permet à un club comme l’OL de continuer à survivre financièrement. Sans qualification, directe ou indirecte, le club de Jean-Michel Aulas serait alors contraint, un peu plus encore, de réduire ses dépenses, et rentrerait alors définitivement dans le rang.

Les équipes :

Olympique lyonnais : Lloris - Réveillère, B.Koné, Umtiti, Cissokho - Gonalons, Grenier, Briand (Ederson, 65’), Bastos - Lisandro, Gomis

SM Caen : Thebaux - Heurtaux, Montaroup, Vandam, Sorbon - Seube, Proment, Bulot, Hamouma - Niang (Nabab, 8e), Frau

Publié le : samedi 11 février 2012, par Mikhaël Defoly