Au deuxième jour du mouvement

Grève des éboueurs : Modem et PCF critiquent Collomb

Au deuxième jour de la grève, la mobilisation est restée forte. Le Grand Lyon annonce 33% de grévistes. La moitié des rondes n’ont pas pu être assurées dans les 14 communes gérées en direct par la collectivité. Et certains élus commencent à faire entendre leur avis.

« Au moment où certains pensent reprendre le service de la distribution de l’eau, pourquoi donner les secteurs les plus rentables de la collecte des ordures à des sociétés privées ? », s’interroge Cyrille Isaac-Sibille, le président du Modem du Rhône, qui compte demander « prochainement un rendez-vous au Président du Grand Lyon ».

Sous-traitée depuis 1986 à des entreprises privées, la distribution d’eau est facturée à prix d’or entre Rhône et Saône : Lyon est la troisième ville la plus chère de France après Toulon et Marseille. 203 euros par an pour 120 m3, auxquels il faut ajouter le coût de l’assainissement et les taxes. D’où l’idée de reprendre la gestion de l’eau en régie publique. A l’instar de Grenoble qui a fait ce choix en 2000. Le prix de l’eau y est deux fois moins élevé (113 euros par an).

La position du Modem est partagée par le Parti communiste. « A l’heure ou la gestion privée de l’eau est sur la sellette, la collectivité n’a pas à donner de compensation à des multinationales à qui elle ne doit rien », affirme Danielle Lebail, secrétaire départementale de la fédération du Rhône. Dans un communiqué, elle dénonce une « réorganisation de confort pour Véolia et Suez », les deux concessionnaires de la collecte des ordures ménagères. « Il serait opportun de s’interroger sur la possibilité d’étendre la régie à toute l’agglomération », ajoute l’élue communiste. « Nous savons par expérience que la délégation de service public ne permet, ni de maîtriser à terme les tarifs, ni les conditions de travail des salariés. »

Face aux revendications des syndicats, la direction du Grand Lyon, « souhaite maintenir le dialogue social », fait-elle savoir dans un communiqué. Elle insiste sur le maintien d’un « équilibre régie/entreprises (50% / 50%) pour les prestations de collecte » et la mise en œuvre « dès le 2 novembre 2012, un samedi sur deux de repos pour tous les agents de la collecte ». De plus, « la répartition sera de nouveau modifiée en 2017 », date d’échéance du marché, et un retour de la régie sur Lyon et Villeurbanne sera « possible ». Mais pas garanti.

Publié le : mardi 13 mars 2012, par Michael Augustin