Première circonscription

Législatives : le PS au bord de la crise de nerfs

La décision de Philippe Meirieu, candidat écologiste dans la première circonscription, de se faire suppléer par Nathalie Perrin-Gilbert « a mis le feu aux poudres ». Avant même que la nouvelle soit officialisée mardi soir, au cours d’une réunion à l’Embarcadère, le PS s’est mis à pilonner les écologistes à coup de communiqués de presse. Les socialistes sont pourtant mal placés pour jouer les vierges effarouchées.

« Lorsqu’il avait annoncé sa candidature dans la première circonscription du Rhône, Philippe Meirieu avait déclaré que cette candidature n’était en aucun cas dirigée contre le maire de Lyon. En choisissant aujourd’hui comme suppléante Nathalie Perrin-Gilbert, il prouve le contraire », s’est étranglé Gérard Collomb dans un communiqué envoyé, fait rare, avec son adresse e-mail personnelle et non par l’un de ses attachés de presse.

Pour bien rappeler en quoi le choix d’une suppléante socialiste pouvait être un casus belli, le sénateur-maire a ajouté : « bien qu’élue sur mes listes, (Nathalie Perrin-Gilbert) s’est positionnée dès le lendemain de l’élection de 2008 comme une opposante déterminée à l’action de l’équipe municipale. » Et de conclure : « Cela ne peut que conforter ma volonté de m’engager aux côtés de Thierry Braillard. »

Un peu plus tôt, Jacky Darne, patron de la fédération du Rhône avait, lui aussi, sorti la mitrailleuse : « Nathalie Perrin-Gilbert s’est régulièrement désolidarisée de la politique municipale conduite à Lyon. Son choix d’être suppléante de Philippe Meirieu pose donc un vrai problème politique. » Ajoutant sans rire : « La fédération n’a pas été informée de son choix, contrairement à toutes les règles internes du Parti Socialiste, et n’a donc pas pu donner son accord. »

Joint par téléphone le premier fédéral a été encore plus clair. « C’est un coup politique qui met de l’huile sur le feu. Cela pose problème pour la future coopération (entre écologistes et socialistes) dans le département », a commenté Jacky Darne, fustigeant la « provocation » de Philippe Meirieu.

C’est pourtant un peu vite oublier que c’est Gérard Collomb qui a ouvert les hostilités, en soutenant la candidature dissidente du radical Thierry Braillard, contrecelle de Philippe Meirieu, investi par l’accord national conclu entre PS et Verts.

« C’est quand même extraordinaire ! Non seulement le maire de Lyon soutient un candidat dissident, mais il veut aussi choisir la suppléante du candidat légitime », s’était écrié Philippe Meirieu lors d’une récente conférence de presse, trouvant que la manœuvre était « un peu too much ».

Publié le : mardi 27 mars 2012, par Tony Truand