La prochaine cible est Jean-Michel Aulas
Convoqué devant le tribunal correctionnel pour avoir entarté Jean-Pierre Raffarin, Romain défend la thèse de la blague potache. Une soirée de soutien a été organisée samedi à la Coopérative du Zèbre (Lyon 1er).
Le 24 février dernier, cet étudiant en master d’anthropologie, qui ne se définit pas comme « un militant », avait entarté l’ancien premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin devant le Decitre de Bellecour. Il comparaitra le 30 mai prochain devant le tribunal correctionnel pour violences avec armes en espèce. Une qualification des faits qui le laisse pantois. « On s’est cru dans une BD. Nous leur avons fait une farce, eux aussi », commente Romain.
Créé en 2008 par des étudiants en histoire de l’art, son collectif Al Qaitarte compte une vingtaine de membres. Ses faits d’armes : l’entartage de l’artiste Ben, mais aussi de Dominique Perben, « pour son idéologie individualiste donc capitaliste », explique un autre membre du collectif qui se fait appeler Mister Nobody. Jean-Jack Queyranne et Gérard Collomb ont également été garnis à la chantilly.
Vidéo-projection d’entartages d’Al Qaitarte et du Belge Noël Godin, affiches subversives aux murs, la soirée devrait servir à payer les frais de justice. « Nous souhaitons montrer que la communication est une arme », explique Romain. « Grâce à elle, nous avons des discussions de fond avec les gens après les entartages. C’est de la politique comme je l’aime ».
Sur leur site, le collectif dit en effet vouloir en finir « avec le système de dominants/dominés ». « Nous sommes de gauche, avec plusieurs mouvances, de l’anarchisme au socialisme », explique Romain.
Malgré ses déboires juridiques, le collectif s’est déjà choisi une nouvelle cible : Jean-Michel Aulas. « C’est lui le véritable maire de Lyon, avec tout l’argent qu’il brasse alors qu’un tas de personnes crèvent la faim », explique Mister Nobody.
Au tribunal, Romain devrait être soutenu par plusieurs participants à la soirée. « C’est lamentable la réaction des instances publiques », commente l’un des convives. Également présent, Gaston Brunay, 70 ans, n’a, lui, qu’un regret : « A mon âge, je n’ai plus assez de jambes pour courir ».
Publié le : dimanche 13 mai 2012, par