Solidarité avec les paysans indiens

Une marche à la Gandhi en route vers la capitale

« C’est une forme de génocide libéral », s’indigne Louis Campana, président de l’association Shanti. Sa caravane « pour le droit à la terre et pour l’agriculture paysanne » s’arrêtait dimanche à Villeurbanne. L’occasion de parler du mouvement sans-terre indien.

Inde, 2 octobre 2007. Avec la longue marche pacifique, des milliers de paysans sans-terre syndiqués au sein d’Ekta Parishad prennent la route afin de demander le droit à la terre à la forêt et à l’eau. Ils utilisent les principes de non violence hérités de Gandhi. « Depuis une vingtaine d’années, les multinationales les ont chassé de leur terre », raconte Joseph Campana de l’association Shanti. « Leur gouvernement préfère abreuver les voitures que nourrir les paysans. »

« De moins en moins d’humus en France »

Avec les images fortes des films La marche des gueux et Sarvodaya, vers une économie non-violente, l’association Shanti sensibilise sur les problèmes de la terre grâce à l’action non-violente. Dans l’assemblée, les participants ne tardent pas à réagir. « En France, une société comme celle de Vincent Bolloré a acheté 40 000 hectares au Cameroun afin de cultiver des palmiers à huile pour des biocarburants », s’indigne un membre de la confédération paysanne. « On ne va pas prendre de l’éthanol pour se nourrir », s’indigne Rose. « Quand on voit en plus que l’économie se casse la figure ».

Pour rester solidaire avec la pensée de Gandhi demandant de vivre simplement, l’association Shanti prévoit de développer un village Gandhi dans l’hexagone. « Une sorte de mini-ville où 500 à 600 personnes de tous les secteurs, agricoles, artisanaux, de l’éducation seront représentées », explique Joseph Campana. Avec le développement des énergies solaires, ou éoliennes, il sera assez avant-gardiste. « Nous ne sommes pas contre la science et le progrès, à partir du moment où ils respectent l’être humain. On voit dans les métros Parisiens et Lyonnais que les gens ne communiquent plus. » Pour l’instant, l’acquisition de terres se heurte toutefois au labyrinthe juridique des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural.

En attendant, la caravane se prépare pour la Marche Gandhi du 21 septembre au 17 octobre prochain entre le Croisic et Paris, au même moment que la marche d’Ekta Parichad en Inde. Pierre Rhabi et son association Colibri, Stéphane Hessel et José Bové devraient les rejoindre dans la capitale.

Publié le : lundi 16 juillet 2012, par Bruno Poncet