Squat

Roms de Perrache : « la situation devient explosive »

« Avec les vacances, la situation devient explosive pour les Roms de Perrache », prévient Michel Jouard, du conseil de quartier Perrache-Confluence. Sacs et couvertures sur les pelouses place Carnot, ces Macédoniens, Albanais, Bulgares, Serbes et Kosovars attendent là depuis plusieurs semaines. Avec la chaleur, les mauvaises conditions sanitaires et la mini épidémie de varicelle déclarée il y a dix jours, leur condition se dégrade.

Le 9 juillet dernier, une centaine de personnes occupant le squat de Perrache entre le gare et le centre d’échange avaient été évacuées par la police. Une quarantaine de Roms, accompagné d’associations et de Nathalie Perrin-Gilbert, maire du premier arrondissement, avaient alors manifesté pour demander leur relogement. N’ayant rien obtenu de la mairie, ils s’étaient tournés vers la préfecture. Celle–ci leur avaient finalement proposé de reloger toutes les familles avec enfants dans des hôtels dans les quatre ou cinq jours. Et de loger les célibataires et adolescents dans des centres d’accueil de demandeurs d’asile en dehors du Rhône à cause de la saturation de ces derniers.

Environ 50 personnes ont ainsi été relogées depuis par Forum réfugiés dans les dix premiers jours dans des hôtels. « Beaucoup d’entre eux n’étaient pas de bonne qualité », se plaint Michel Jouard.« Une famille a eu des infections provoquées par des piqures de punaises ». Une famille ayant des problèmes de santé a pu également trouver un toit aujourd’hui suite à une procédure de référé liberté, accélérant l’obligation de relogement.

Mais après la forte mobilisation des Roms et des associations, c’est désormais le calme plat. « A part Médecins du Monde, les associations sont presque toutes parties », regrette Michel Jouard. « Pour informer sur la situation des Roms, j’ai posé une affiche dimanche sur la place Carnot. Les réactions étaient très contrastées ». Le lendemain, alors que la police a enlevé le panneau, une vingtaine de femmes du quartier ont manifesté leur hostilité aux Roms.

La situation ne devrait pas s’améliorer avec l’arrivée du mois d’août « Denis Broliquier, maire du deuxième arrondissement et Gérard Collomb sont en vacances », déplore Michel Jouard. « J’ai peur que les Roms qui ne trouvent pas rapidement de logements soient expulsés. La police des frontières était en effet là le 9 juillet au moment de l’expulsion. Cela permet désormais à la Préfecture de les poursuivre ».

Publié le : vendredi 27 juillet 2012, par Bruno Poncet