« Harlem Swing - Ain’t misbehaving »

Broadway à la Maison de la Danse

Ca balance à la Maison de la Danse avec le spectacle Harlem Swing - Ain’t misbehaving. Le temple de la danse fait la part belle à la comédie musicale et au jazz populaire de l’entre-deux guerre. Mélodies entraînantes, numéros de chanteurs et rythmes endiablées se croisent dans ce show léger et haut en couleur. Un hommage très Broadway à la musique du célèbre compositeur américain Fats Waller.

C’est une nuit de fête et l’esprit d’une époque qui sont annoncés sous l’élégant rideau rouge qui habille la scène de la Maison de la Danse. Les hôtes de cette célébration : « deux hommes aux costumes chics et trois femmes aux silhouettes pulpeuses moulées dans des robes colorées », précise la bande annonce du spectacle. Cette ambiance, c’est celle des clubs de jazz de Harlem revue par le prisme de Broadway.

Ces cinq chanteurs raniment un répertoire rythmé et chaleureux avec la complicité d’un pianiste et d’un orchestre. Sous son chapeau melon, ce pianiste, c’est le double de Thomas Wright Fats Waller, l’un des plus grands pianistes et compositeurs de jazz de son époque.

L’esprit de Fats Waller

Si son nom nous est peu familier, il l’était néanmoins dans les clubs des années 20 et 30. D’abord pianiste populaire de ragtime et de blues à Harlem, il confirme sa notoriété hors de Harlem lorsqu’il commence à composer des spectacles musicaux pour Broadway. Ain’t misbehaving est le titre d’un succès de l’époque, qui passera à la postérité avec les plus grands noms du jazz tels que Ella Fitzgerald, Miles Davis ou Ray Charles.

Le compositeur laissera quelques standards au jazz, dont l’incontournable Honeysuckle Rose. Fats Waller était aimé pour son swing mais aussi sa personnalité expressive et pleine d’humour. Un tempérament que ce spectacle de deux heures s’efforce de restituer avec énergie.

Un spectacle pétillant

Les chansons s’enchaînent comme les disques d’un jukebox. L’heure est à l’insouciance et la joie de vivre. Chaque titre est l’occasion d’un numéro. Enjoués, généreux et lumineux, les chanteurs ne masquent pas leur plaisir, même si ce plaisir semble parfois un peu surfait. C’est aussi ça l’esprit Broadway. Et l’on ne se prive pas non plus d’un coté un peu grivois, et de mouvements provocants du buste et de la croupe.

Si le cœur du spectacle n’est pas la danse - contrairement à ce qu’aurait pu laisser croire le nom du lieu qui l’accueille - mais les chansons, on retrouve néanmoins quelques pas de l’époque : monkey slide, blues dance, charleston...

Initialement créé en 1978 à Broadway, ce spectacle est une institution à Broadway où il a raflé le prestigieux Tony Awards (équivalent des Oscars pour les productions de théâtre). Harlem Swing s’impose donc comme un divertissement travaillé et qui offre une parenthèse enchantée dans les années swing.

Publié le : lundi 10 décembre 2012, par Aurélie Marois