Des brosses à dents dans un gobelet, des gants de boxe, des piques dressées sur la tête d’un punk, voilà ce qui représente la sécurité en Allemagne. En tout cas aux yeux de sept photographes sud-africain, afghan, colombien, éthiopien et allemands, réunis à Berlin pour immortaliser la « sécurité » dans la capitale allemande. L’Institut Goethe expose leurs photos surprenantes jusqu’au 26 juin.
« Pas de sécurité sans développement, pas de développement sans sécurité », c’est la devise 2009 de la GTZ (Gesellschaft für Technische Zusammentarbeit), un organisme gouvernemental allemand qui œuvre pour la coopération technique et le développement durable dans près de 120 pays. « Dans beaucoup de pays nous connaissons des photographes », raconte Randa Kourieh-Ranarivelo, l’initiatrice du projet. « J’ai alors proposé de leur demander de travailler sur notre thème annuel. »
En binômes, pendant une semaine, ils ont parcouru Berlin, qui est alors devenu le théâtre de curieuses découvertes multiculturelles. Interloqué par un passage piéton, l’Afghan Nasim Fekrat a voulu le prendre en photo, se souvient sa partenaire allemande Elena Koktanek (notre photo), pour qui les bandes blanches et noires n’avaient évidemment rien de spécial. Ensemble, ils sont allés visiter une école de boxe à Wedding, quartier chaud de la ville. « Beaucoup de gens associent ce sport à l’agressivité et la violence », raconte cette munichoise de 25 ans. « Or, la boxe permet juste aux jeunes d’avoir confiance en eux, de se sentir en sécurité dans la rue. »
L’exposition de l’Institut Goethe, le centre culturel allemand, reprend 20 clichés sur une 50ène au total, tous très différents les uns des autres. Ainsi, les deux jeunes boxeurs d’Elena côtoient un punk et sa coiffure en hérisson, une mosquée ou encore une banale aire de jeux, immortalisée par Jodi Bieber de Johannesburg, multiple lauréate du Fuji Press Award et du World Press Award.
On peut juste reprocher à cette exposition originale, de manquer d’explications. Pas toujours évident de faire le lien entre une photo et le thème de la sécurité. Ainsi, difficile de deviner, qu’il peut être rassurant pour un sans-abri, d’avoir un endroit fixe où poser sa brosse à dents, dans le foyer qui l’héberge.
Goethe-Institut Lyon, 18 rue François Dauphin, 69002 Lyon, 04 72 77 08 89, www.goethe.de/lyon
Ouvert du lundi au vendredi de 14h à 18h30. Entrée gratuite.
Publié le : mardi 19 mai 2009, par