Maison de la danse

Golgota : un spectacle narcissique et morbide

Il est certain qu’avec un tel nom – Golgota est le mont près de Jérusalem sur lequel le Christ a été crucifié – le dernier spectacle de Bartabas, donné à Lyon à la Maison de la danse, n’affichait pas en soi joie et bonne humeur.

De fait, tout dans ce spectacle confirme la morbidité du titre : l’obscurité, les capuches noires, les flagellations, les croix, et jusqu’à la maigreur des corps des deux artistes, Bartabas et Andrès Marin.

Certes, l’ambiance de l’Espagne inquisitoriale du 16ème siècle est ainsi particulièrement bien retranscrite, ne serait-ce que par le choix des compositions musicales de Tomas Luis de Victoria. A noter à ce titre la merveilleuse voix du contre-ténor Christophe Baska et la virtuosité du luthier Marc Wolff.

Certes, Bartabas maîtrise à la perfection ses chevaux : à noter une très belle scène dansée à cheval, aux pattes ornées de clochettes. Certes, Andrés Marin, star du flamenco, danse merveilleusement bien et a un grand sens du jeu d’acteur.

Mais le spectacle est très lent à démarrer. Si tant est qu’il démarre d’ailleurs... Que le grand Bartabas soit hanté par des thèmes comme la vieillesse et la mort est tout à fait compréhensible, mais le message passe mal auprès du public. Trop de narcissisme. Visiblement Bartabas, dont la réputation n’est plus à faire, se fait plaisir. Mais c’est au détriment du public, qui n’a pas été unanime dans ses applaudissements vendredi 27 juin à Lyon. Si bien que le spectacle a pris fin sans rappel.

Publié le : samedi 28 juin 2014, par Florence Leray