Fêtes Escales
Le 14 juillet approche avec son lot d’étincelles, de bals et de buvettes. A Vénissieux, le festival Fêtes Escales propose sa version festive tout en musique de ce temps républicain et déploie sur quatre jours une programmation éclectique à l’image de la population. Pour cette 16ème édition, l’affiche reste réjouissante : Les Têtes Raides, Femi Kuti, des danses hip hop, de la batucada, un bal guinguette, un pique-nique géant et plus encore. Mais plus qu’une série de spectacles, les Fêtes Escales sont un rendez-vous citoyen qui rappelle que la culture sert la vie de la cité... Interview avec Michel Jacques, directeur du festival.
Les Fêtes Escales de Vénissieux ont lieu autour du 14 juillet et se présentent comme un rendez-vous républicain. Comment se traduit l’esprit républicain dans ces quatre jours de fête ?
Au départ, l’idée n’était pas de faire des concerts de musique mais une ville qui se rencontre, qui partage des choses, comme au moment du pique-nique républicain du 14 juillet. La programmation n’est que le support de ce concept de rencontre et de convivialité.
Les élus de la ville ont voulu redonner du sens à la fête nationale, car ce n’est pas qu’une date où l’on fait péter des pétards... C’était donc de poser un événement ensemble, avec les habitants. Quatre à cinq mois avant, ils participent à la préparation dans leur quartier. Cette année un atelier Totems et tambours a rassemblé des habitants autour de la découverte des percussions brésiliennes avec Roberto Cavalcante.
Pendant le festival, des associations tiennent des buvettes et des stands, et participent aussi à la dimension républicaine. Ce sont des associations locales de solidarité comme le Secours Catholique, ou des associations d’échange autour de la culture, la culture maghrébine par exemple.
Quels étaient les enjeux à la création de ce festival vénissian ? Ont-ils évolué ?
L’idée était d’utiliser la culture comme un lieu de ciment, de dialogue, de vivre-ensemble. La culture participe à améliorer la vie à Vénissieux. Les ambitions initiales sont les mêmes aujourd’hui. Que les gens se rencontrent, et que les tensions sociales s’apaisent. On est un peu connu pour être une ville chaude au niveau social... Ces enjeux sont moins forts désormais car la ville a vu ses tensions s’apaiser. Les Minguettes par exemple ont énormément évolué ces dernières années.
Mais les problèmes ne sont pas tous réglés. La population reste modeste, avec notamment des forts problèmes de chômage. La pauvreté n’a pas disparu. Mais la ville a détruit des tours et implanté des structures culturelles comme un cinéma, des salles de spectacles, une école de musique, des temps de fête. L’architecture est plus conviviale. Ce n’est plus une ville dortoir.
La gratuité reste aussi un enjeu important. On espère pouvoir la maintenir malgré la baisse de la dotation de l’Etat aux collectivités et les nouvelles charges sur les budgets des villes.
Peut-on mesurer l’impact réel de cette offre culturelle sur le quotidien des habitants ?
On mesure l’amélioration de la qualité de vie au niveau des tensions. Dans les années 80, les tensions étaient fortes. Ca se ressentait. Ce sont les habitants qui le disent. Mais il n’y a pas de mesures chiffrées. L’évolution de la ville et de la vie culturelle contribue à un climat de mieux-vivre ensemble. Car on a une meilleure image de sa ville. On peut aussi être fier d’appartenir à Vénissieux quand on voit des artistes vénissians pendant le festival.
Comment l’engagement social du festival influence les choix de programmation ?
On choisit des artistes qui sont sensibles aux questions citoyennes. On recherche la qualité artistique, mais aussi des artistes qui vont à la rencontre de la population. Donc des artistes qui ont soit un discours, soit une implication sociale et qui peuvent partager du sens. Ce n’est pas la cas de tous.
Le critère de programmation c’est de s’adresser à des publics populaires et pas spécialistes... Les artistes sont un peu connus, passent à la radio, sans tomber dans la variété télé. On mélange artistes locaux, régionaux, nationaux, voire internationaux. Artistes connus et découvertes. C’est le rôle d’un festival de prendre des risques.
Vendredi 11 juillet
– Ouverture du festival : Totems et Tambours // Abyssinie Club
– Soirée chanson : Des fourmis dans les mains // La Maison Tellier // Les Têtes Raides
Samedi 12 juillet
– Musique du monde : Jean Sangally // Transcontinental Charango // Femi Kuti
Dimanche 13 juillet
– Culture urbaine (danse et musique) : Stuera // Raistlin // Akua Naru // Compagnie Artime // Oaï Star
– Feu d’artifice
Lundi 14 juillet
– Maîtrise de l’Opéra de Lyon
– Pique-nique républicain avec animations musicales, conte et clown
– Le grand Bal : Guinguette à roulettes // Forro de Rebecca
Info : www.venissieux.fr/fetesescales
Publié le : samedi 12 juillet 2014, par