Le Musée des confluences ouvre enfin
Après douze ans de chantier et de nombreux retards, le Musée des confluences est enfin achevé. Officiellement inauguré ce vendredi, il ouvre ses portes aux visiteurs à partir de samedi à 10h. Situé à la jonction entre le Rhône et la Saône, le nouveau musée « ne se trouve pas uniquement à la confluence géographique des deux fleuves mais aussi à la confluence de l’histoire, la science et la philosophie ainsi que celle de tous les regards », souligne sa directrice Hélène Lafont-Couturier.
La structure monumentale entre le cristal et le nuage est signée Coop Himmelb(l)au, un cabinet d’architectes autrichien connu pour son approche déconstructiviste. Malgré ses contradictions, le bâtiment en verre et acier forme un ensemble aussi cohérent qu’impressionnant, où les yeux ne cessent d’errer de détail en détail. La verrière de 33 m de hauteur offre un point de vue unique sur le Rhône et la Saône. A l’intérieur, les lignes s’entrecroisent, et l’architecture rappelle plus un décor de science-fiction qu’un musée classique aux murs blancs immaculés. « Une architecture intelligente », selon Hélène Lafont-Couturier. Situé à la pointe de la Confluence, la bâtisse marque l’entrée sud de la Presqu’île et devient ainsi un nouveau symbole fort de Lyon et de sa région.
Sur ses 27 000 m² d’espace d’exposition, le Musée des confluences ne tente rien de moins que de percer le mystère l’homme. Décliné en quatre expositions permanentes, il propose des réponses ou plutôt des réflexions dans des espaces tous plus intrigants les uns que les autres. Réparti en quatre salles, chacune disposant d’une scénographie propre, le musée rompt avec la présentation chronologique classique, remplacée ici par un classement thématique. On trouvera ainsi côte à côte de l’insolite et des œuvres d’arts ou encore un cabinet de curiosités.
La première salle, aménagée sous la direction scénographique de l’agence Klapisch-Claisse traite des origines du monde. Elle questionne l’apparition de l’homme et remonte le temps jusqu’au big-bang, donnant ainsi quelques clés pour comprendre notre existence sur terre. Le deuxième espace, signé de l’agence Zen + dCo, interroge le rapport intrinsèque entre l’homme et l’animal, situant l’humain face à la diversité des espèces. La troisième salle évoque dans une ambiance ludique les différentes civilisations qui se sont succédé au fil du temps. Elle met en parallèle de nombreuses formes de sociétés en présentant leurs origines et organisations. Enfin, la quatrième exposition emmène le visiteur vers l’au-delà. Elle traite de la mort et reconstitue différents rites funéraires parmi les plus anciens (Egypte antique avec les sarcophages, Pérou ancien etc.) jusqu’aux plus récents, pratiqués de nos jours.
Tout au long de son parcours, le visiteur est ainsi invité à prendre du recul sur sa propre existence et l’univers dans lequel il évolue. L’approche est originale car elle n’aborde pas seulement le sujet par la science mais ouvre ses portes aux questionnements sur la mythologie ou encore la symbolique.
A l’inverse de nombreux musées traditionnels, on peut ici toucher, jouer. Le plaisir et l’émotion sont fortement impliqués, comme quand on peut prendre en main un os de dinosaure. Des tables interactives sont à la disposition de tous, et des médiateurs sont présents pour proposer des décryptages. Plus qu’un simple catalogue d’objets anciens, ce musée est une véritable expérience intellectuelle qui s’adapte aux petits comme aux grands. « C’est à partir de l’émerveillement qu’on a envie d’apprendre », résume Hélène Lafont-Couturier.
Le Musée des confluences possède plus de 2,2 millions d’objets dont seulement 3000 sont présentés au public. Le reste est stocké au centre de conservation de la rue Bancel (Lyon 7ème). Les fonds proviennent des collections de l’ancien musée d’histoire naturelle de Lyon (Musée Guimet), fermé depuis 2007, enrichies depuis par de nombreuses acquisitions.
En plus de la collection permanente, le musée présentera des expositions temporaires de trois à six mois. Pour l’ouverture, Les trésors d’Émile Guimet retracent l’histoire de l‘industriel lyonnais du XIXème siècle, fondateur du Muséum lyonnais. A partir de la rentrée 2015, un programme de conférences et d’ateliers complétera l’offre muséale.
Info : Musée des Confluences, 86 quai Perrache, Lyon 2ème (tram T1, arrêt Musée des confluences). Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 19h en semaine, de 10h à 19h le week-end, nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Tarifs : 9€ l’entrée, 5€ pour les 18-25 ans, gratuit pour les enfants, étudiants, chômeurs etc., 6€ après 17h.
Publié le : samedi 20 décembre 2014, par