Régionales

PS et Verts jouent à je t’aime moi non plus

Échaudé par le bon score d’Europe Écologie aux dernières Européennes, arrivée avec 4 points d’avance sur le PS en Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne avait prôné dès l’automne dernier pour les Régionales un rassemblement arc-en-ciel, allant du Parti communiste au MoDem. Sans trop de succès. Mis à part quelques groupuscules de gauche, toutes les autres formations ont poliment décliné l’invitation. Depuis le vent a tourné.

Une enquête Ifop, rendue publique dimanche, donne le Parti socialiste largement en tête au niveau national, avec 31% des intentions de vote contre 13% pour Europe Écologie. Autant dire qu’une certaine sérénité est de retour chez les socialistes. Ainsi, quand Philippe Meirieu, tête de liste écolo, a envoyé une lettre au PS et au Front de gauche, les invitant à discuter d’ores et déjà de l’alliance pour le second tour, Jean-Jack Queyranne s’est contenté de « saluer » l’initiative. Sans toutefois y donner de suite. « Une réponse dilatoire », reconnaît Philippe Meirieu.

L’imagination de certains titres lyonnais n’a alors fait qu’un tour. « Et si Queyranne se passait d’Europe Écologie » titraient les Potins d’Angèle (18 février). « Le candidat d’Europe Écologie s’inquiète de voir partir Jean-Jack Queyranne sans son renfort au second tour », renchérit Lyon Capitale dans son numéro de mars. « Je ne sais pas où les médias lyonnais prennent leur informations » s’étonne Hervé Saulignac, directeur de campagne du PS, qui assure que de telles spéculations sont sans fondement. « Un hypothèse d’école. La majorité a bien fonctionné, il n’y a aucune raison de ne pas la reconduire. »

Le PS ne boude toutefois pas son plaisir et rappelle aux écologistes qui c’est qui a voulu partir séparément. « Il faut laisser les électeurs faire leur choix », explique Hervé Saulignac, non sans ironie. Car c’est en ces mêmes termes que Philippe Meirieu a l’habitude de justifier la candidature autonome de sa formation. Ce dernier récuse tout soupçon d’inquiétude. « Il est difficile de se mettre d’accord en 48 heures sur la constitution des listes, la gouvernance et le programme commun », justifie-t-il son initiative. Et d’être catégorique quant à la future coalition : « Nous ferons l’alliance des gauches et des écologistes. » « Une démarche encourageante », trouve Hervé Saulignac, avant de tempérer : « c’est comme au foot. On ne joue pas la deuxième mi-temps avant d’avoir terminé la première. »

Publié le : mercredi 3 mars 2010, par Michael Augustin