Transport

Le Front de gauche demande la gratuité des TER

« On va se mettre en maillot de bain et défiler », annonçait Marie-France Vieux-Marcaud, goguenarde. Par 4 °C ce vendredi midi sur le parvis de la gare Part-Dieu, cela aurait relevé de la gageure. Que le Front de gauche s’est bien gardée de réaliser. La saynète promise consistait finalement à reconstituer un train à l’aide de 8 pancartes, chacun représentant un département rhônalpin. « Il n’y a pas de train en Ardèche », lançait une passante qui avait observé le spectacle. « Avec le Front de gauche, il y en aura plein », lui rétorquent les militants.

C’était une grosse journée pour le Front de gauche en Rhône-Alpes. Dès le petit matin ses sympathisants étaient au pied de guerre dans les gares TER de la région pour une opération de tractage. Puis, ils ont convergé vers la gare Part-Dieu pour une mise en scène de la gratuité des TER qu’ils revendiquent. « A terme » nuance Elisa Martin, car cette mesure a un coût. « 171 millions d’euros par an », avance la tête de liste régionale. Ce montant correspond à la recette de la vente de tickets. Mais ne tient pas compte du fait que la gratuité des transports entraînerait sans doute une augmentation significative du nombre de voyageurs. Et nécessiterait donc l’achat de nouvelles rames (8 millions d’euros la rame). Selon le projet du Front de gauche, la Région paierait pour les chômeurs, jeunes et personnes en formation, ainsi que les entreprises réglerait la facture pour leurs salariés.

Égratignant au passage l’État qui « ne remplit pas ses engagements » et dont la participation dans les transports aurait baissé de 74 à 57% en 20 ans, le Front de gauche se dresse aussi contre une libéralisation du trafic ferroviaire régional, possible dès 2011. A cette date, la SNCF sera mise en concurrence avec des opérateurs privés. Pour Elisa Martin, c’est la sécurité des voyageurs qui est en cause. Et de craindre « une multiplication des accidents si on rogne sur les moyens. »

Quant à l’Ardèche, « seul département français sans train », Elisa Martin demande une étude sur la réouverture des lignes, fermées il y a une trentaine d’années et remplacées par des cars.

Publié le : samedi 6 mars 2010, par Michael Augustin