Mouvement social

Grosse manifestation pour les retraites et les salaires

Entre 10 et 15 000 personnes ont manifesté mardi matin pour le maintien de la retraite à 60 ans, l’emploi et l’augmentation du pouvoir d’achat. C’est aux cris de « retraite à 60 ans maximum, 75% du salaire minimum » et « non à la casse de nos retraites, oui à plus de salaire » qu’ils ont défilé de Jean Macé à Bellecour.

Deux jours après la cinglante défaite de la majorité aux élections régionales, cette journée d’actions sociales à l’appel de la plupart des syndicats était bien suivie. Dans le cortège, gâté par un temps printanier, des professeurs, des employés de la Poste, de France Télécom, des tribunaux, des agents SNCF et TCL côtoyaient nombre de salariés du privé, issus de Renault Trucks, Rhodia, Sanofi ou encore la FNAC.

Pour Corinne, agent de la Banque postale et syndiquée CGT, les questions de l’emploi, de salaires et de retraites sont liés. Plus il y a de salariés et mieux ils sont payés, plus leurs cotisations permettront de garantir les retraites, dit-elle. « Les gens ne sont pas dupes. Ils savent que l’argent est mal distribué », poursuit la jeune femme. « A la CGT, on a des solutions. On veut montrer aux gens qu’il y a de l’argent. » Yannick, employé à la ville de Lyon met, lui, l’accent sur les salaires : « Depuis plusieurs années, ils n’augmentent que de 0,5%, c’est moins que l’inflation », déplore-t-il. « Il y a assez d’argent dans les boîtes pour embaucher et augmenter les salaires. » Emploi aussi à la SNCF. « Je hais les schtroumpfs », peut-on lire sur une pancarte. Les schtroumpfs, c’est IBM, Big Blue dans le jargon des initiés. La multinationale américaine doit prendre en charge toute l’informatique interne de la SNCF. L’accord vient d’être signé et doit s’appliquer à la rentrée, explique un informaticien maison. « Ils vont faire travailler des gens en Inde, alors que nous, on ne sait pas ce qu’on va devenir », déplore-t-il. 2000 salariés seraient concernés en France.

Malgré la mobilisation, les services publics étaient peu perturbés à Lyon. Seuls 20,7% des enseignants du 1er degré et 13,1% des professeurs du second ont cessé le travail, d’après les chiffres du rectorat. En revanche, 98 des 125 cantines scolaires de Lyon étaient fermées. Du côté des transports, peu de perturbations aux TCL. Seules les lignes A et B du métro et quelques bus n’avaient pas l’amplitude normale. A la SNCF, en revanche, la grève se faisait plus sentir, les TGV Lyon-Paris et TER de la région n’étant assurés qu’à 70%.

Publié le : mardi 23 mars 2010, par Michael Augustin