Tronçon Ouest du Périphérique

Le coup de gueule de Collomb

« Si l’État ne s’engage pas sur le COL (Contournement ouest de Lyon, ndlr), nous allons manifester un premier juillet devant [le tunnel de] Fourvière. Le bouchon (que créerait cette manifestation, ndlr) va remonter jusqu’en Europe du nord. » Au surlendemain d’une réunion commune entre le Département et la Communauté urbaine, Gérard Collomb s’est montré combatif pour défendre le bouclage du périphérique entre le Valvert et Laurent Bonnevay, conditionné par la réalisation d’un contournement autoroutier à 20 km à l’ouest de Lyon.

Alors qu’on se demandait à quoi avait servi la réunion commune des conseillers communautaires et généraux sur le Tronçon ouest du périphérique (TOP), si ce n’est à faire apparaître au grand jour les difficultés du projet, Gérard Collomb a réuni la presse pour taper du poing sur la table. Dans la ligne de mire du sénateur-maire : Michel Mercier, président du Conseil général et l’Etat. L’élu lyonnais soupçonne le gouvernement de vouloir faire l’économie du COL, dont le coût est estimé à 3 à 4 milliards d’euros, avec la bénédiction de Michel Mercier. Tout le trafic de transit passerait alors par le TOP. D’où sa « crainte qu’on arrive à une confusion entre le bouclage interne et le contournement de l’agglomération. » En clair, sans le COL tout le trafic autoroutier de transit emprunterait le périphérique, reproduisant ainsi le scénario du tunnel de Fourvière qui mélange, lui aussi, trafic d’agglomération et autoroutier. « Ce serait commettre la même erreur, dont notre ville, près de 40 ans après, continue de payer la facture, avec ses bouchons si tristement célèbres », écrit le président du Grand Lyon sur son blog.

Pour éviter une telle configuration, Gérard Collomb avait posé lundi soir deux conditions : primo, que Michel Mercier confirme le tracé court du TOP, et secundo que l’État s’engage sur au moins une amorce du COL. Quant au premier point, Michel Mercier a savamment évité de promettre quoi que ce soit. « J’espère qu’on est toujours d’accord », lui a lancé le président du Grand Lyon mercredi, qui craint néanmoins des « embrouilles » venant de l’hôtel de département. Quant au contournement autouroutier, son éventuel abandon par l’État lui paraîtrait "hallucinant" et poserait « un problème majeur ». Pour y remédier, Gérard Collomb souhaite rencontrer François Fillon avec Michel Mercier. « Je ne doute pas que cette demande sera acceptée, sachant que le Président du Conseil général du Rhône se trouve être l’actuel ministre en charge de l’aménagement du territoire », écrit-il, un brin perfide, sur son blog.

Parallèlement, le sénateur-maire a tâché de désamorcer toute résistance interne au sein du Conseil communautaire. A l’attention du maire d’Oullins et chef de file UMP François-Noël Buffet, inquiet pour le devenir de son quartier de la Saulaie, il déclare : « C’est une sorte de nomansland où le TOP ne créerait aucune nuisance. Il permettrait au contraire de développer cette zone économique qui depuis 20 ans ne se développe pas. » Puis, face aux Verts, vent debout contre toute construction nouvelle de voirie, lui préfèrent le développement du ferroviaire, il insiste sur les parking relais, qu’il compte construire le long du TOP. « Avec nos amis écologistes, on a des visions qui pourraient se rencontrer », estime-t-il.

Prochaine manche : les 28 et 31 mai lors des prochaines séances du conseil général et du conseil communautaire.

Publié le : mercredi 5 mai 2010, par Michael Augustin