Finances locales

Des nuages sur le budget de la Région

« Des nuages importants vont peser sur l’exercice 2010/2011 », prévient Jean-François Debat, vice-président du conseil régional, délégué aux finances. Et ceci malgré une situation financière saine. En cause, les arbitrages budgétaires de l’État, dont dépendent désormais 89% du budget régional.

« La situation financière est maitrisée, l’investissement régional en hausse, sans dégrader nos ratios financiers », se félicite Jean-Jack Queyranne. Malgré cela, l’élu ne voit pas l’avenir en rose. Il pointe la décision du gouvernement de geler les dotations que l’État verse aux collectivités locales. Un manque à gagner pour Rhône-Alpes qu’il estime à 15 millions d’euros. Car seulement 11% des recettes proviennent désormais d’impôts directs, notamment des cartes grises. Le reste découle de dotations, dont le montant est fixé par l’État, et qui « évoluent de manière très défavorable », constate Jean-Jack Queyranne. Gelées en 2011, elles connaîtront par la suite une augmentation « au mieux au taux d’inflation, au pire de zéro », prévient le chef de l’exécutif régional.

« Les collectivités territoriales représentent 20% des dépenses publiques, mais seulement 11% de la dette », précise Jean-Jack Queyranne. Et plus de 70% de l’investissement public. Histoire de conseiller au gouvernement de commencer par balayer devant sa propre porte. Des coupes budgétaires sont néanmoins prévues en Rhône-Alpes, d’abord dans le budget de fonctionnement. Lycées, TER et formation devront se serrer la ceinture. Quant au budget d’investissement, Jean-Jack Queyranne esquive la question. « On est en train de faire l’inventaire », affirme-t-il, en précisant : « il n’est pas question de laisser filer la dette. »

L’emploi en berne

La situation n’est pas plus rose sur le marché du travail. Le chômage a bondi de 15% sur un an. 2ème région industrielle en France et 1ère en matière de sous-traitance, Rhône-Alpes est très sensible aux effets de la crise. « Si la France va mal, Rhône-Alpes va encore plus mal », résume Christiane Puthod, vice-présidente en charge de l’emploi. Elle annonce une « série de mesures immédiates », pour l’emploi, en précisant néanmoins qu’il s’agit là d’une « compétence pleine et entière de l’État. »

100 Maisons de la formation

Parmi les leviers que la Région compte actionner : la formation. « Nous allons la rendre accessible à tous ceux qui en ont besoin : chômeurs, jeunes, bénéficiaires du RSA... », clame Philippe Meirieu, vice-président en charge du dossier. Pour cela, il compte décerner à « une petite centaine » de structures (Pôle emploi, Mission locale...) le label de Maison de la formation. Le but : centraliser toute l’offre et mettre fin au « labyrinthe » actuel. « Il y a [actuellement] une multitude de spécialistes mais pas de généralistes », en mesure d’orienter les demandeurs vers la formation la plus adaptée, déplore le chef de file des écologistes.

Publié le : vendredi 28 mai 2010, par Michael Augustin