Culture alternative

Un sursis pour les occupants de la Friche

L’expulsion des artistes de la Friche RVI, prévue depuis 2 ans, devait avoir lieu samedi 31 juillet. Grâce à l’action du Syndicat national des artistes vivants (SYNAVI) qui a demandé un moratoire, la date de départ a été repoussée au 15 septembre.

Entretien avec Céline Eyquem, chargée des relations presse à la friche.

Comment s’est déroulé le festival « Sortie d’usine 2 » ?
Très bien. Il n’y a pas eu de problème majeur. Les gens sont venus nombreux nous soutenir, s’amuser, voir les spectacles et signer notre pétition. Nous voulions, par ce festival, nous faire connaître et c’est un pari réussi puisque environ 1 000 personnes étaient là chaque soir.

Il y a eu quelques problèmes avec des voisins. Nous avions pourtant fait le nécessaire pour éviter les nuisances sur l’avenue Lacassagne et les alentours de la friche. Les concerts en extérieur se sont terminés à 22h, et nous même n’avions pas constaté de nuisances sonores. De plus, nous avions fait fermer le parking, principale cause des bruits et dangers dont se plaignent les riverains.
C’était juste un festival ouvert à tous et bon-enfant que nous avons essayé de faire, comme beaucoup se font toute l’année dans Lyon.

Comment se passent les relations avec le voisinage ?
Nous savons qu’un collectif anti-Friche RVI s’est constitué récemment. Les riverains se plaignent du bruit, des rodéos sur le parking et de divers trafics, mais ils oublient que ce parking ne fait pas partie de la convention que nous avions signée avec la Ville. Le parking appartient à la mairie et ce ne sont pas les frichards qui provoquent les nuisances. Les riverains font un amalgame entre les artistes de la Friche et ces désagréments. On ne leur en veut pas pour ça, mais nous n’avons rien à voir avec le tapage.

A côté de ça nous avons accueilli de nombreux voisins ou ex-voisins nous soutenant durant le festival et nous en accueillons régulièrement durant l’année grâce par exemple à l’atelier vélo ouvert tous les lundi après-midi.

Avez-vous des projets de relogement ?
Aucun, hormis celui de Lamartine, mais bien trop étroit pour réunir tous les frichards. Nous commençons à douter de la volonté de la mairie à nous reloger, même si Georges Képénékian, adjoint à la culture et au patrimoine, s’y était engagé, devant caméras. Nous attendons désespérément des propositions. Certaines villes sont prêtes à nous accueillir, à Tarare ou à Pierre Bénite, nous voudrions que les choses avancent. Nous avons pourtant clairement mis en avant notre volonté d’un dialogue qui n’a pas l’air d’être pris en compte

Publié le : jeudi 29 juillet 2010, par Laurence Fischer