Activité d’été

Une Cité d’enfants au Grand-parc de Miribel

Une cité bâtie et gérée par des enfants de 9 à 13 ans, ce n’est pas courant. C’est pourtant le pari – réussi – lancé par l’association Cités d’enfants, réunissant 3 centres sociaux de la région. Durant dix jours, une vingtaine d’enfants vivent au sein d’une cité qu’ils ont eux même conçue : la Cité Egodoré. Cette Cité est plus une micro-société qu’une colonie ou qu’un camp de vacances : les enfants ont chacun un rôle, sont acteurs et responsables.

Initié par l’association Cités d’Enfants et monté en collaboration étroite avec les services du Grand Parc, ce projet d’apprentissage d’une forme de citoyenneté active mobilise vingt-cinq enfants – dont seulement quatre filles - de 9 à 13 ans. Ces derniers, soutenus par leurs parents, sont accompagnés et encadrés par les personnels des Centres Sociaux de Givors, Oullins et Ecully, qui se sont largement impliqués dans ce projet. Le projet repose sur un « contrat » passé entre enfants et adultes : les premiers s’approprient la cité, et les seconds sont là pour les aider. Le camp a été bâti en six jours lors des Journées bâtisseurs en février et avril.

Un apprentissage de la citoyenneté

Qui dit vie en communauté, dit règles à respecter. Ces règles, ils les ont fixées eux-mêmes : respect des uns et des autres, actions dans le sens de la collectivité, et… pas de portable ni de lecteur mp3. Tout est choisi de façon démocratique, même le nom de la Cité : Egodoré. EGO pour les initiales des trois villes d’où viennent les enfants, Ecully, Givors et Oullins. « Et puis, ça se prononce comme égaux, car nous le sommes tous », ajoute Clément, Egoin (nom donné aux habitants de la Cité). “Doré” représente la chance qu’ils ont de participer à ce projet et la part de précieux qu’il contient.

Sur place, chaque enfant a un métier : des Cuisiniers pour préparer les repas, des jardiniers pour s’occuper du potager, des cabaniers construisent des cabanes ouvertes à tous, un groupe d’explorateurs qui part en expédition pour découvrir la nature dans le Grand Parc et partager ses découvertes avec les autres habitants, et enfin les Blagadonfeurs préparent des surprises pour animer la cité. Également, un facteur qui gère la distribution des messages écrits entre les habitants, un Crieur proclame les « beaux mots et jolies phrases » (textes créés par les habitants), et, indispensable (?) un (ré)veilleur, qui rythme le temps de coucher et de lever dans la cité. Un système plutôt rodé puisque après quelques jours de vie commune, les enfants avaient trouvé leurs marques. Une place est également réservée aux jeux et activités de plein air : sport, baignade...

Une sensibilisation au développement durable

Utilisation de toilettes sèches, tri sélectif et compostage, matériel à énergie solaire, tout est fait pour que les enfants comprennent et intègrent les gestes simples qui contribueront à la sauvegarde de la planète. Des gestes que certains découvrent et vont essayer de poursuivre une fois chez eux. « On nous a expliqué à quoi servaient ces gestes, nous comprenons mieux pourquoi il est important de les faire », explique un des résidents de la Cité.

Impliquer les parents

« Nous faisons un gros travail autour de la parentalité. Un des axes du projet prévoit que les parents en soient partie prenante : ils sont invités à un repas-partage, aident au montage et démontage de la Cité », explique Pascal Marconato, président de l’association Cités d’enfants. Le parc de Miribel-Jonage accueille de nombreuses familles tout au long de l’année et encourage les activités parents-enfants.

Un projet dans la durée

Le projet Egodoré a vu le jour en octobre 2009. Il a impliqué, outre l’investissement des trois centres sociaux, les parents et les équipes du parc. « Ce n’est pas un modèle transposable, il demande un réel investissement de tous les acteurs mobilisés », ajoute Pascal Marconato.

Publié le : samedi 31 juillet 2010, par Laurence Fischer