Cinéma

Festival Lumière : qui est Miloš Forman ?

Dans une semaine, le Grand Lyon s’apprête à accueillir la deuxième édition du festival Lumière. Après l’inspecteur Harry l’an passé (Clint Eastwood) c’est au tour d’un cinéaste beaucoup moins médiatisé, Miloš Forman, de recevoir le prix Lumière. Un prix unique décerné à chaque édition récompensant l’ensemble de l’œuvre d’un cinéaste ainsi que sa fidélité à l’histoire du cinéma. Pour l’occasion, le festival propose notamment une rétrospective afin de (re)découvrir l’œuvre du cinéaste lauréat (programmation sur le site officiel : www.lumiere2010.org). Mais qui est donc Miloš Forman ?

Né le 18 février 1932 dans l’ancienne Tchécoslovaquie, Miloš Forman est un fils de déportés, ses parents mourront à Auschwitz. Il fait ses études à l’école de cinéma de Prague où il y réalise plusieurs courts-métrages. A 31 ans, il tourne son premier long-métrage, L’As de Pique qui le fait connaître au-delà des frontières de son pays.

Ses films suivants, réalisés dans une Tchécoslovaquie communiste, sont empreints de satire sociale. Il s’attire d’ailleurs les foudres de la censure avec Au feu les pompiers ! le film étant jugé pessimiste et dévalorisant pour la classe ouvrière. En 1968, pendant le printemps de Prague, Miloš Forman se fait remercier par les studios Tchécoslovaques. Il négocie ensuite, à Paris, son premier contrat avec Hollywood. Dés lors, il s’envole pour les Etats-Unis où il tourne son premier film hollywoodien Taking Off, une comédie sociale.

La consécration viendra en 1975. Il fascine alors le monde avec Vol au-dessus d’un nid de coucou qui lui vaut 5 oscars. Le réalisateur offre là à Jack Nicholson l’un de ses plus beaux rôles. Dix ans plus tard, un autre chef d’œuvre voit le jour, Amadeus. Ce film lui permet de renouer avec les oscars où il obtient celui du meilleur réalisateur.

Après avoir exploré l’Amérique du début du XXème siècle avec Ragtime (1981), il écrit avec Jean-Claude Carrière Valmont (1989) une adaptation du roman Les liaisons dangereuses, qui déçoit le public contrairement à la version réalisée par le britannique Stephen Frears un an auparavant. Pour l’anecdote, le fils de Bertrand Tavernier (président du Festival Lumière), Nils Tavernier, y tient un second rôle.

Il poursuit sa carrière avec des biopics, Larry Flynt en 1996, Man on the Moon en 1999, et enfin, Les fantômes de Goya en 2007 où il retrouve le scénariste Jean Claude Carrière et dirige Javier Bardem et Nathalie Portman.

Dans la soirée du samedi 9 octobre, au Centre du Congrès, il recevra, des mains de Bertrand Tavernier, le second prix Lumière.

Publié le : mercredi 29 septembre 2010, par Youssef Naili