Pendant plus de 300 000 ans, l’homme de Néandertal règne sur la planète. Il y a 30 000 ans alors que l’espèce a quasiment disparu, AO le dernier survivant des Néandertaliens, quitte les terres de ses ancêtres et tombe sur des Homos Sapiens. D’humeur peu hospitalière et de coutumes plutôt rudes, ces derniers décident de le tuer, mais AO s’échappe et avec lui une jeune Sapiens. AO et la jeune femme se rapprochent… Jusqu’où ? Est-ce que du sang néandertalien coule encore dans nos veines ?
Coutumier de la préhistoire, le réalisateur du film Jacques Malaterre, n’en est pas à son coup d’essai. Il avait réalisé pour la télévision trois documentaires à succès sur l’évolution : L’odyssée de l’espèce en 2002, Homo Sapiens en 2005 et Le sacre de l’homme en 2007.
L’univers créé par Malaterre surprend par son réalisme. Deux langues ont même été inventées de toute pièce, l’une pour AO, l’autre parlée par les Homos Sapiens, afin de montrer la séparation que peut créer le langage. Aucun sous-titrage n’est toutefois nécessaire, seules des voix off commentent ponctuellement les états d’esprit des personnages. Un message universel ressort alors de ce film : la compréhension ne passe pas forcément par le langage.
AO traite avant tout des rapports aux autres, ceux qui ne nous ressemblent pas. Il est question de haine, d’amour et de valeurs morales. Dans l’histoire de l’humanité, l’autre a toujours été vu comme un ennemi, un barbare. Des craintes injustifiées, comme le montre l’histoire du dernier Néandertal. AO « est un vrai héros de cinéma. Il a une sale gueule, il a eu un destin terrible », s’amuse le réalisateur.
« AO aborde des thèmes intemporels et soulève des questions qui se posent toujours à nous aujourd’hui », clame Jacques Malaterre. « Le rejet de l’autre, parce qu’il est différent, parce que son physique, ses modes de vie, sa culture et son origine ne sont pas les mêmes que les nôtres ». Le réalisateur, qui a également signé le scénario ajoute : « la disparition de Néandertal est porteuse d’un message. Elle nous dit que nous aussi nous pouvons disparaître. (…) son destin nous invite à prendre garde à ce que nous faisons de ce monde. »
Au delà de ce message, le film est surtout impressionnant sur le plan sensoriel. La beauté des plans est soulignée par une BO absolument magnifique. Seul regret, un film beaucoup trop court (1h24) pour un thème qui regorge de tant d’aventures.
– Long-métrage français
– Réalisé par Jacques Malaterre
– Avec Simon Paul Sutton, Vesela Kazakova,…
– Genre : Aventure, Historique
– Site officiel : www.ao-lefilm.com
– Sortie : 29 septembre
Publié le : lundi 27 septembre 2010, par