Tournage

3000 figurants pour "Les Lyonnais"

Dans quelques jours, le 13 octobre, s’achèvera le tournage du film Les Lyonnais, prochain long-métrage d’Olivier Marchal, après 3 mois passés dans la région lyonnaise. Il retrace l’histoire d’Edmond Vidal et Serge Suttel du Gang des Lyonnais, les plus célèbres braqueurs du début des années 70. Prés de 3000 figurants ont été mobilisés pour l’occasion. Lyon Info a rencontré l’un d’entre eux. Etudiant le théâtre dans une école d’art dramatique et passionné de cinéma, Simon Benattar-Bourgeay, un Lyonnais de 22 ans, livre son témoignage.

Comment s’est déroulé pour vous une journée avec Olivier Marchal ?
A 7 heures du matin, un bus est venu nous chercher à Gerland. Nous étions environ 50 figurants. Il nous a amené à la Valbonne, un camp militaire dans l’Ain, à environ une demi-heure de Lyon. Le tournage de nos scènes n’a cependant commencé qu’à 12h30. Habillés en gendarmes, nous devions envahir un campement manouche afin d’arrêter le jeune Edmond Vidal. Nous devions tous surgir en même temps de part et d’autre de la butte qui domine le camp, tandis qu’un hélicoptère de gendarmerie volait à une dizaine de mètres au-dessus de nous. Je me suis dit que cette scène pouvait vraiment avoir de la gueule à l’écran.

Pour cette prise, j’ai eu énormément de chance, car ils avaient besoin de trois gendarmes pour forcer une porte et pénétrer dans une maison. J’ai été désigné par hasard, parmi plusieurs dizaines d’autres. Je devais saisir un enfant afin de l’empêcher de prendre la fuite. Dans la scène suivante, j’étais chargé, avec un camarade, d’arrêter le protagoniste principal, le faire sortir de la maison et l’amener jusqu’à une voiture de police.

J’apparais quatre ou cinq fois dans cette séquence-là. Le cadrage est toutefois trop large pour qu’on puisse me reconnaître parmi les autres figurants. Entre deux prises nous devions parfois attendre plusieurs heures, tout comme les acteurs d’ailleurs, le temps que la technique se mette en place. Olivier Marchal se montre très avenant avec les figurants, n’hésitant pas à venir les saluer et à les remercier. Le tournage s’est achevé vers 19h30, et le bus nous a ramené à Lyon.

J’ai aussi tourné à la prison Saint-Joseph, près de Perrache. J’étais chargé de garder une porte, une mitraillette à la main.

Qui sont les figurants des Lyonnais ?
Notre groupe de figurants, gendarmes et militaires, comptait environ une cinquante de personnes entre 22 et 60 ans. Beaucoup d’entre eux avaient déjà travaillé pour d’autres long-métrages ou téléfilms. Il y avait aussi quelques novices, dont moi. Pour la plupart, ce tournage constituait avant tout une expérience personnelle enrichissante, sans pour autant donner naissance à une réelle vocation d’acteur. Toutefois, la plupart se montrent intéressés par la fabrication d’un film et l’atmosphère d’un plateau de tournage. Quant à moi, cette expérience était l’occasion de pouvoir approcher un univers qui me fascine depuis longtemps et de faire mes premiers pas, même modestement, sur un tournage d‘une grande envergure. J’aimerais vraiment renouveler cette expérience.

Combien gagne un figurant ?
Pour quatre jours, j’ai reçu 315 euros, soit environ 78 euros net par jour, ce qui est très bien payé par rapport au travail que cela représente.

Que penser du film ?
J’ai aimé les précédentes réalisations d’Olivier Marchal, il est le nouveau grand spécialiste du film policier en France et son savoir-faire n‘est plus à démontrer. La reconstitution d’époque pour Les Lyonnais me semble soignée et intéressante. Je suis persuadé que le film tiendra la route sur le plan technique et cinématographique et ne me fais pas de soucis pour sa réussite, tant d’un point de vue artistique que commercial.

Quelle influence a eu la présence du vrai Edmond Vidal sur les lieux de tournage ?
Il est évident que la présence d’un tel personnage sur le plateau d’un film qui raconte son histoire est très importante. C’est un gage d’authenticité. Son vécu et son expérience peuvent apporter un supplément de matière à l’œuvre. En plus, je trouve que Vidal a un physique de cinéma et dégage une certaine présence et dispose d’un grand charisme, comme beaucoup d’anciens truands d’ailleurs.

Publié le : mercredi 6 octobre 2010, par Youssef Naili