Réforme des retraites

Malgré les votes, la mobilisation continue à Lyon

Entre 250 (police) et 500 (syndicats) manifestants se sont rassemblés mardi après-midi devant le siège lyonnais de l’UMP, à l’appel de l’UNEF, l’Union National Lycéenne (UNL) et des organisations jeunes de différents partis de gauche. Avec pancartes et slogans, ils ont appelé une nouvelle fois à l’abandon de la réforme des retraites. Aucun responsable du parti majoritaire n’est toutefois venu à leur rencontre.

14h. Une centaine d’étudiants se sont rassemblés devant le siège de l’UMP rue Edouard Herriot, à 2 pas des Terreaux. La porte d’entrée est gardée par 4 CRS, bouclier au pied, casque à la ceinture. L’ambiance est calme. Très calme même. Le mégaphone entonne les habituels « jeunes dans la misère, vieux dans la galère.. » et « qui sème la misère, récolte la colère » mais la mayonnaise ne prend pas. Une jeune fille brandit une pancarte « Sarkozy, regarde ta Rolex, c’est l’heure de la révolte ! » Une revole feutrée.

« C’est un rassemblement qui s’est fait rapidement », justifie Stéphane Gomez, secrétaire départemental du SNES. « Les jeunes se sont mobilisés pour montrer qu’ils ne correspondent pas à l’image de casseurs que Nicolas Sarkozy voulait leur renvoyer. » « Le but était de montrer que même pendant les vacances, les jeunes sont là et que le mouvement ne fléchit pas », renchérit Benjamin Achard, trésorier du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) dans le Rhône.

Puis, petit à petit des salariés arrivent. La CNT en force, des cheminots, des employés de Feyzin, quelques enseignants. L’ambiance monte, les mégaphones se multiplient, les chants aussi. Quelques fumigènes sont allumés. Au plus fort de la mobilisation, 500 manifestants occupent la chaussée devant le 25 rue Edouard Herriot. Malgré les votes à l’Assemblée et au Sénat, tous veulent encore y croire. L’exemple du CPE, voté mais jamais appliqué, est sur toutes les lèvres.

Est-ce que les grèves vont durer ? C’est la question que tout le monde se pose. « J’entends depuis 15 jours que le mouvement faiblit, mais de jour en jour les AGs reconduisent la grève », affirme Stéphane Boulade, représentant régional de Sud Rail. « Les votes se font toujours à la quasi unanimité. » Même si le nombre de grévistes baisse. « Un conflit comme ça, ça fatigue forcément », reconnaît le syndicaliste. Une grève qui aurait d’ailleurs causé des dommages collatéraux à la CFTC où la fédération des cheminots serait en conflit ouvert avec sa confédération, d’après Bruno Muller, son représentant régional. « Les cheminots vont à l’encontre de la confédération qui, elle, n’appelle pas à la grève reconductible », explique-t-il. « La direction nous a retiré tous nos mandats. » Une procédure judiciaire serait en cours pour les récupérer.

La détermination semble également toujours intacte chez les employés de Feyzin. La raffinerie, comme les 5 autres appartenant au groupe Total est toujours à l’arrêt. « Nous sommes toujours mobilisés », affirme David Faure, le secrétaire du Comité d’entreprise, qui reconnaît néanmoins qu’il s’agit là d’une « grève par procuration ». « Des gens qui ne peuvent pas faire grève viennent nous voir et nous disent : “merci, tenez bon”. Ils nous apportent des vivres ou de l’argent. Ça fait chaud au cœur. » La prochaine AG aura lieu vendredi. Elle décidera ou pas de la reconduction du mouvement.

D’ici là, tous les regards sont tournés vers la prochaine journée de mobilisation jeudi, qui sera déterminante pour la poursuite du conflit. « Il faut que ça monte en puissance », déclare David Faure. Même topo chez les cheminots : « Si jeudi, il y a un max de monde, nous continuerons. »

Toutes les photos sont sur www.facebook.com/lyoninfo.

Publié le : mardi 26 octobre 2010, par Michael Augustin