Retraites, emploi des jeunes

Ségolène Royal : « de qui se moque-t-on ? »

En marge d’une conférence-débat sur le thème "Egalité réelle : quel pacte pour la jeunesse ?", mercredi soir à Décines, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle a rencontré la presse, revenant sur le réforme des retraites et ses propositions pour l’emploi des jeunes.

« Ne comptez pas sur moi pour condamner le mouvement social, même s’il fait peur au gouvernement », a clamé la présidente de la région Poitou-Charentes. « Je trouve salutaire que les Français se révoltent et réclament autre chose », a-t-elle ajouté sans toutefois appeler à poursuivre la mobilisation. Critiquée pour avoir précédemment encouragé les jeunes à descendre dans la rue, Ségolène Royal s’interroge : « De quel droit on fait lire aux jeunes la lettre de Guy Moquet, qui avait 17 ans, et on leur interdit de s’exprimer ? » Revenant sur la polémique née de son appel, elle s’insurge : « C’est tout juste que ce n’était pas moi qui courais d’une manifestation à l’autre pour casser les vitrines. »

A propos de la réforme des retraites, elle a promis que le PS allait « rendre aux Français la retraite à taux plein à 65 ans et la retraite à 60 ans pour ceux qui ont travaillé dur ou commencé tôt. » Ajoutant : « les gagnants de cette réforme sont les retraites privées. N’allez pas vers les retraites privées », a-t-elle clamé, « nous vous rendrons la retraite par répartition. » Interrogée sur le financement des pensions, elle a demandé ; « Trouvez-vous normal qu’un revenu par le travail de 1500 euros et un revenu d’actionnaire de la même somme ne paient pas les même cotisations ? » Avant d’ironiser sur l’annonce d’Éric Woerth de rouvrir les négociations en 2013 : « encore faut-il qu’il soit encore là », fustigeant « une drôle de conception de la démocratie. De qui se moque-t-on ? »

Quant à l’emploi des jeunes, le sujet de la conférence organisée par le PS au Toboggan de Décines, elle a préconisé d’obliger toutes les entreprises qui reçoivent des aides des collectivités « d’ouvrir leurs portes aux jeunes », sous forme de stages, apprentissages et emplois. Par ailleurs, elle a vanté la Bourse désir d’entreprendre, une allocation de 5000 à 10 000 euros versée aux créateurs d’entreprise, mise en place en Poitou-Charentes. « Nous avons ainsi créé 8000 emplois », a-t-elle affirmé.

En sortant du point presse, elle a dialogué avec quelques dizaines d’employés municipaux en grève de Vaulx-en-Velin, venus profiter de la « médiatisation » de sa venue.

Publié le : jeudi 28 octobre 2010, par Michael Augustin