Une ancienne usine a été vidée

Des Roms expulsés d’un squat dans le 3ème

La police a démantelé samedi un squat occupé par des Roms. Environ 80 personnes, selon le Collectif Roms s’étaient installées dans une ancienne usine de menuiserie, au 4 rue Fiol dans le 3ème arrondissement. Beaucoup venaient du bidonville de la rue Paul-Bert. La plupart y sont retournés. Leur expulsion de ce terrain le long des voies de chemin de fer, est pourtant imminente, a confirmé le préfet de Région.

Le campement de la rue Paul Bert s’était peu à peu vidé. Jeudi dernier, ils n’étaient plus qu’une trentaine d’habitants, contre 150 au plus fort de l’occupation. « Ce ne sont pas les mêmes, ils viennent d’arriver », notaient des militants de Médecins du monde, rencontrés sur place. Une dizaine de policiers procédaient ce jour-là à des contrôles d’identité et distribuaient des Obligations de quitter le territoire français (OQTF).

Le Conseil général, propriétaire de ce terrain à proximité du quartier d’affaires de la Part-Dieu, avait obtenu gain de cause auprès de la Cour d’appel de Lyon. Le délai fixé par la justice aux occupants pour quitter leur bidonville a expiré le 26 octobre à minuit. Une centaine de manifestants s’étaient réunies ce jour-là pour dénoncer l’absence de solutions proposées aux familles, tandis que la plupart des Roms installés sur ce campement avaient devancé l’expulsion et sont partis s’installer ailleurs.

Nombre d’entre eux se sont alors retrouvés dans cette usine désaffectée du quartier de Monplaisir. A l’intérieur, ils s’étaient construits des cabanes, tandis que d’autres occupaient les anciens bureaux. Or, suite à la visite d’un expert, la mairie a pris un arrêté de péril arguant de la vétusté des lieux et de la fumée émanant des chauffages de fortune installés par les squatteurs. Samedi, la police a donc fait évacuer l’usine. Selon le Collectif Rom, qui a suivi l’opération, une seule famille a été relogée, installée au foyer tout neuf de Notre Dame des Sans abris à Villefranche. Les autres sont retournés au bidonville de la rue Paul Bert.

Interrogé en marge d’une conférence de presse, le préfet Jacques Gérault a annoncé que l’expulsion de ce campement installés le long des voies de chemin de fer interviendrait début novembre. En précisant que la trêve hivernale, en vigueur du 1er novembre et le 15 mars, ne concerne pas les Roms. « Elle ne s’applique qu’aux locataires qui ne peuvent pas payer leur loyer », a-t-il souligné. « Les squatteurs peuvent être expulsés à tout moment ».

Publié le : lundi 1er novembre 2010, par Michael Augustin