Fête des feuilles

Un atelier pédagogique sur le lombricompostage

La Fête des feuilles a pris ses quartiers au Parc de la Tête d’or jeudi et dure jusqu’au 28 novembre. A côté des œuvres composées de branches et de feuilles et des jeux pour les enfants, la mairie organise des ateliers pédagogiques. Matthieu Benoit-Gonin, jardinier stéphanois, est invité pour sensibiliser au compostage domestique. Son but, « restaurer un rapport avec les habitants du sol » et « réduire nos déchets ».

Les girafes du Parc de la Tête d’or gardent un œil attentif sur le village d’animations qui s’est installé juste à côté de leur enclos à l’occasion de la 10ème Fête des feuilles. Les enfants jouent les apprentis tarzan dans les arbres ou se roulent dans les feuilles mortes que l’automne a laissé au sol. Au milieu des cris, Matthieu Benoit-Gonin présente le lombricompostage aux familles.

Alors que les enfants contemplent les vers dans des échantillons de compost, les parents pensent au bien-être de leurs plantes. « Je me met à niveau, j’essaye d’expliquer des choses que chacun puisse entendre », sourit le jardinier stéphanois. « J’ai été invité au Parc de la Tête d’or pour parler de la valorisation des déchets organiques ». Le stand qu’il anime jusqu’à dimanche s’intitule Au secours, on brûle les feuilles ! « Ça veut dire, avec un peu d’humour, qu’on peut modifier nos pratiques de gestion du jardin. »

La vedette du stand est un ver rose géant, en plastique qui illustre « ce qui se passe à l’intérieur du corps d’un ver quand il ingère les matières ». En vrai, il fait 7 à 8 cm de long. « C’est lui qui va digérer, transformer les matières issues de nos déchets de cuisine ou déchets de jardin. Il va en produire de l’humus qui est très important pour faire pousser des plantes ». Un rôle donc « fondamental » dans le cycle de la vie, pour lequel il se fait toutefois assister par une myriade d’autres petites bêtes : « Le ver a une fonction mais il y a aussi les cloportes, les collamboles, les myriapodes, les bactéries,... », précise le formateur.

Que ce soit dans un jardin ou en appartement, partout on peut faire du compost : « Si c’est bien fait, il n’y a quasiment pas d’odeur », précise le jardinier. Il suffit de mélanger des feuilles mortes avec des déchets alimentaires comme certains fruits et légumes (éviter l’acidité), les marcs de café, sachets de thé, pain, riz, coquilles d’œufs en miette, papier journal, carton peut, avec l’aide de lombrics et autres insectes, pour obtenir un très bon engrais pour les plantes. « Les habitants du sol, on les connaît relativement mal. Mais sans eux, on a pas de sol vivant. Ils ont tous une fonction et méritent tous le respect. Les respecter, c’est apprendre à les connaître », fait remarquer Matthieu Benoit-Gonin. « Il faut prendre le temps de le faire et laisser faire, c’est à la portée de tout le monde. Le résultat est toujours impressionnant. »

Publié le : vendredi 12 novembre 2010, par Nicolas Borg