Grand banditisme

Braquages : la police réagit

Le braquage à la voiture bélier du magasin de vêtements de luxe Zilly (Lyon 2ème) a été le dernier élément en date d’une longue série d’attaques qui visent les bijoutiers, établissements bancaires et autres enseignes de luxe de la ville. « La police ne reste pas les bras ballants », a assuré le préfet Jean-François Carenco. Pour faire face, elle se réorganise.

Mercredi dernier à 5h du matin, un 4x4 Mitsubishi volé a fracassé la vitrine de la boutique de luxe Zilli, installée dans le quartier Grolée (Lyon 2ème). 4 hommes cagoulés et armés de kalachnikovs ont fait main basse sur des cuirs, fourrures et costumes en cachemire, embarqués dans 2 Audi garées coffre ouvert devant la vitrine éventrée. L’évaluation du préjudice est en cours. Déjà, en décembre 2008, Zilli avait été braqué selon le même mode opératoire. Ce nouveau casse intervient peu après les hold-up dont ont été victimes le bureau de change Global cash (photo), installé à 2 pas de l’Opéra et le jouailler-horloger Mauboussin, situé au rez-de-chaussée du magasin Printemps.

« Nous sommes dans une mauvaise passe, les 2 derniers mois n’ont pas été bons », reconnaît Jean-François Carenco. « C’est le cas à chaque fin d’année, les vols à mains armées sont plus nombreux quand les commerces sont bien achalandés », tempère néanmoins le directeur départemental de la sécurité publique du Rhône Albert Doutre. Selon lui, le nombre de braquages a même baissé en 2010. 161 méfaits ont été constatés cette année, contre 215 en 2009 à la même période. Ces chiffres ne comprennent cependant pas les cas les plus spectaculaires, pris en charge par la police judiciaire.

Si le magasin Zilly a été attaqué à 5h du matin, cela n’est pas un hasard. « C’est une heure sensible », reconnaît Albert Doutre, celle « à laquelle les équipes de nuit de la BAC (brigade anti-criminalité, ndlr) finissent. » Et d’annoncer qu’une partie des policiers verront désormais leurs horaires décalés « pour avoir une meilleure couverture de 4h à 7h ». De plus, la BAC, forte de 132 fonctionnaires sera renforcée de 10 postes, tout comme la Compagnie départementale d’intervention, qui passera de 125 à 135 policiers. Il s’agit toutefois de redéploiements et non de créations de poste. « L’État a le devoir de demander à ses services de faire mieux avec les mêmes moyens », a commenté le préfet. Il y aura également « plus d’équipes de la BAC qui circuleront la nuit », a-t-il annoncé.

« La police travaille et elle a des résultats », a clamé Jean-François Carenco en pointant la proportion d’affaires élucidées dans le département (40% pour la gendarmerie, 36% pour la police). « Un très bon taux », s’est-il félicité, en tout cas au-dessus de la moyenne nationale qui est de 34%. « Ce n’est pas l’apocalypse », s’est-il écrié. « On n’est pas dans la configuration où le grand banditisme veut mettre la main sur Lyon », a renchéri le commissaire Albert Doutre. « On a affaire à des équipes à tiroir, très jeunes, issues des banlieues sensibles, qui passent du vol à la roulotte au braquage et se croient les maîtres du monde parce qu’ils ont une kalachnikov ».

Publié le : samedi 18 décembre 2010, par Michael Augustin