Le Procureur de la république saisi

Les manifestants portent plainte contre la « prison Bellecour »

Les 20 et 21 octobre derniers, lors des manifestations contre la réforme des retraites, un important dispositif policier avait été mis en place sur la place Bellecour pour maîtriser les fauteurs de troubles. 621 personnes avaient été retenues entre 13h30 et 19h30. Ce vendredi, les manifestants ont réclamé des comptes aux autorités administratives et porté plainte au Tribunal de grande instance.

Maître Bertrand Sayn, l’avocat des plaignants, dénonce des « actes arbitraires attentatoires à la liberté individuelle. » Adressée au Procureur de la République de Lyon, la plainte est signée individuellement par 18 personnes et soutenue par 25 organisations, dont SOS Racisme, la FCPE, le Syndicat des Avocats de France, la CGT et la Ligue des Droits de l’Homme, ainsi que 6 partis politiques de gauche.

Lors de la journée de manifestation, plusieurs centaines de personnes s’étaient retrouvées prisonnières, place Bellecour, encerclées par la police. Un hélicoptère muni de caméra avait survolé les manifestants à basse altitude, filmant les manifestants. « Les personnes prises au piège disent s’être senties particulièrement humiliées », rapporte leur avocat, qui les décrit dans sa requête comme étant « à la merci des forces de l’ordre, pour une durée inconnue, prises par surprise dans une véritable souricière (…) privées des commodités d’hygiène élémentaires, de nourriture et d’eau (…). »

Maître Bertrand Sayn qui fustige une « opération de police inacceptable, violente et sans justification », demande « de saisir l’ensemble des images réalisées par l’hélicoptère ce jour là ». Il s’interroge également sur l’usage fait « de flash-ball, de canon à eau, et de nombreuses grenades de gaz lacrymogène », accusant les forces de l’ordre d’avoir « joué » avec les manifestants encerclés.

La préfecture du Rhône avait justifié ce dispositif par la nécessité de contenir les casseurs qui se joignaient à la manifestation prévue ce jour-là au départ de la place Antonin Poncet. Le Procureur de la République a trois mois pour statuer sur cette plainte.

Le Collectif 21 octobre, à l’origine de la plainte, organise ce samedi une exposition-débat sur les évènements d’octobre au café De l’autre coté du pont. Au programme : témoignages, chorale révolutionnaire et libertaire et concert.

Info : samedi 22 janvier à partir de 15 h, 25 cours Gambetta, Lyon 3ème.

Publié le : samedi 22 janvier 2011, par Mélody Schwaab