Investiture pour la présidentielle 2012

André Gerin veut « secouer le cocotier »

« 2012 est un rendez-vous qui peut changer la donne », veut croire André Gerin, candidat à l’investiture communiste pour la prochaine présidentielle. Changer la donne, aussi et surtout pour le Parti communiste, dont le score s’érode d’élection en élection. « On peut remonter au dessus des 5 %» affirme l’ancien maire de Vénissieux. A condition, selon lui, de ne pas céder aux sirènes du Front de gauche et d’une candidature commune derrière Jean-Luc Mélanchon, dont il juge « le verbe révolutionnaire trop récent pour être sincère ».

Car il s’agit bien de révolution dans l’esprit du député communiste. « La lutte des classes n’est pas terminée », prédit-il. « 1% des Français détiennent tout et décident de tout. » Comme « le capitalisme a fait son temps depuis la crise de 2008 », André Gerin compte « s’attaquer aux bastions de la finance et de l’économie. » Au programme : sortie de l’Euro, de l’Otan et de la dissuasion nucléaire, lutte contre la « paupérisation, le chômage de masse, la ségrégation, l’insécurité sociale, l’intégrisme islamique ».

Pour André Gerin, l’objectif est double : « régénérer » le Parti communiste et damner le pion au Front national. « Nous avons abandonné à Le Pen la référence à la nation, la défense de l’identité de la France, le souci de la souveraineté et l’indépendance nationale, le sentiment d’appartenir à un État protecteur et régulateur », dénonce le député à l’origine de la loi contre la burka. « Il faut qu’on ait le courage d’aborder un certain nombre de points, si on veut que Marine Le Pen fasse un mauvais score », comme « la faillite de l’Europe, la dictature de l’argent roi, la défense de la laïcité, la régulation de l’immigration, l’insécurité et les délocalisations ». « Le Parti communiste peut aller à la reconquête des classes populaires », affirme l’ancien maire de Vénissieux qui pointe l’exemple de sa ville : « Le Front national y faisait 29% en 1995, contre 11% aujourd’hui ».

Pour faire « que la gauche ne déçoive plus et réussisse », il faut donc un candidat PCF, clame ce communiste orthodoxe et adversaire de toujours du Front de gauche (qui regroupe PCF, Parti de gauche et Gauche unitaire). Celui-ci le fait penser à la gauche plurielle de Jospin. « C’est la queue de comète de l’union de la gauche, une coquille vide, un OVNI politique. » Le Parti communiste, bien parti pour se ranger sous les couleurs mélenchonistes, doit arrêter sa stratégie lors d’une conférence nationale en juin. « Tout n’est pas joué d’avance », veut croire André Gerin. « Le temps est venu de secouer le cocotier et de faire bouger tout ça. »

Info : une rencontre-débat publique se tiendra avec André Chassaigne et André Gerin, le samedi 12 février de 10h30 à 14h à l’Embarcadère, 13 bis quai Rambaud, Lyon 2ème

Publié le : vendredi 4 février 2011, par Michael Augustin