L’internat toujours menacé de fermeture

Internat Favre : Les salariés veulent « une réponse claire »

Les 46 agents de l’internat Favre ont fait grève mercredi pour dénoncer « l’insupportable attente » quant à l’avenir de l’établissement croix-roussien menacé de fermeture. Ils sont descendus la colline pour manifester devant l’Hôtel de ville accompagnés de quelques familles d’élèves. Les syndicats ont été reçus par les services de la mairie. Qui leur ont demandé de patienter encore quinze jours.

A l’issue de la réunion entre syndicats et services de la ville, les 46 agents de l’internat Adolphe-Favre n’en savaient pas plus sur l’avenir de leur établissement. « Nous voulons être reçus par des politiques et non par des administratifs », pestait Bertrand Chabrol, l’un des salariés en sortant de la réunion. « Nous avons réclamé un entretien avec Gérard Collomb le mardi 15 février. S’il ne nous reçoit pas, il y aura une nouvelle grève mercredi. »

Le 5 janvier dernier, le Progrès avait révélé l’intention de la Ville de fermer cet internat municipal, qui accueille 75 élèves issus de 51 familles. Des enfants en décrochage scolaire, ou manifestant des problèmes comportementaux importants, souvent issus de familles en difficulté sociale. Les enfants suivent une scolarité normale dans des écoles publiques de la Croix-Rousse, loin de leurs quartiers d’origine. L’internat est en difficulté financière en raison du désengagement progressif de l’État. Celui-ci a annoncé une enveloppe de 150 000 euros pour 2011, contre 400 000 en 2009. La ville de Lyon assure la majeure partie du financement en versant 1,2 millions d’euros annuels, tandis que le Conseil Général met 40 000 au pot.

« Que Gérard Collomb nous donne une réponse claire ! »

Une trentaine des 46 salariés sont partis mercredi à 11h30 de la Croix-Rousse pour rejoindre l’Hôtel de Ville. Dans des tracts, ils dénoncent « l’insupportable attente » pour l’avenir d’un « symbole de l’humanisme lyonnais ». « Collomb nous avait promis qu’en fermant l’internat de Serverin à Parmilieu, en 2003, il assurait la pérennité de Favre », fulmine Katia Philippe, éducatrice à l’internat et ancienne conseillère régionale PCF. « Il s’agit du dernier internat municipal de France. Il est là depuis cent ans et nous voulons que Gérard Collomb nous donne une réponse claire. » Maintenir ce lieu ouvert est « une question d’éthique pour une mairie socialiste », selon elle.

Une brèche dans laquelle le parti d’opposition n’a pas tardé à s’engouffrer. Aussitôt après la publication de l’article du 5 janvier, le député UMP, Michel Havard pointait un maire qui « affaiblit encore l’humanisme lyonnais » après la remise de « l’Hôtel Dieu au privé ». Les Verts, quant à eux, s’en prennent au gouvernement dénonçant « une politique substituant la logique financière aux solidarités, organisant la casse du système éducatif. »

Le jour même le quotidien 20 Minutes avait rapporté que les négociations menées entre la Ville, l’État et le Conseil général se poursuivaient et « qu’une issue favorable pourrait se dégager rapidement ».

Publié le : mercredi 9 février 2011, par Nicolas Borg