Manifestation

Les enseignants unis contre les suppressions de postes

Suppressions de postes, professeurs stagiaires livrés à eux-mêmes, refonte de la filière STI, autant de préoccupations qui ont poussé les enseignants à descendre dans les rues de Lyon jeudi matin. Des parents et quelques élèves s’étaient joints au cortège. Les syndicats annonçaient 57 écoles fermées et 50% de grévistes dans le secondaire. Les manifestants étaient 1600 selon la préfecture, 3500 selon les syndicats.

« Plus aucun remplacement dans l’académie depuis 3 semaines » dénoncent les enseignants du primaire. Dans le cortège, des parents d’élèves confirment. Certains d’entre eux ont dû garder leurs enfants à la maison depuis plus d’une semaine, faute de professeur. Ils soutiennent donc les enseignants et viennent témoigner au micro de leur solidarité.

Plus loin, ce sont des professeurs stagiaires qui défilent sous la banderole « Enseignant, un métier qui s’apprend ». Marie, stagiaire en mathématiques, témoigne : « non seulement je n’ai jamais été formée pour donner des cours mais, depuis le début de l’année, je suis sans tuteur. Je n’avais donc aucune idée sur la construction d’un cours ou comment gérer une classe. » La semaine prochaine, ces stagiaires doivent partir en formation pour un mois. Sans savoir ce qu’ils vont y apprendre. « Nous n’avons toujours pas reçu le programme de la formation », dit-elle. Pendant ce mois-là, elle devra laisser sa classe entre les mains d’un remplaçant. « Vacataire, titulaire d’un master en management » celui-ci n’a aucun diplôme en mathématiques et « n’a jamais enseigné de sa vie. »

A l’Union Nationale Lycéenne (UNL), même son de cloche. Bien que peu nombreux dans le cortège, les lycéens ressentent le manque d’expérience de ces professeurs qui n’arrivent pas à construire un cours. « Dans mon lycée, il y a un professeur de philo qui semble découvrir la matière en même temps que nous », témoigne l’un d’entre eux.

Les syndicats comptent se rassembler à nouveau, mercredi prochain à 14h devant le rectorat. Ils comptent alors protester contre la réforme de la filière STI qui prévoit la suppression d’options et d’heures de cours.

Publié le : jeudi 10 février 2011, par Eve Renaudin