Le centre commercial doit être rasé

Une nouvelle vie pour la ZAC de Vénissy

L’ambiance est glauque. Sur la trentaine de commerces du centre commercial Vénissy, seule une poignée est encore ouverte. Les autres ont définitivement baissé rideau. Les allées sont quasi désertes, quelques jeunes zonent. C’est ici que devra, d’ici 2017, émerger un nouveau centre commercial. Mais le projet prend du retard.

« Ça fait 10 ans qu’on attend », soupire Céline Garry, la pharmacienne du centre commercial. Plus même, car la réflexion sur la restructuration de ce lieu avait débuté dans les années 90. Mais ce n’est qu’en 2005 que la ZAC de Vénissy est créée. Elle s’inscrit dans le grand chantier de réhabilitation du plateau des Minguettes.

Construit dans les années 70, le centre commercial actuel est aujourd’hui dans un état déplorable et son architecture fermée jugée « obsolète ». Il devra laisser la place à un nouveau centre de quartier, en 4 îlots « véritable lieu de vie et de mixité des fonctions », selon la mairie et qui comprendra des logements, des surfaces commerciales en pied d’immeubles, ouvertes sur les rues et espaces publics, et des bureaux pour accueillir des activités tertiaires. Seule la maison des services publics, créée en 2001, restera à sa place et sera entourée de nouvelles voiries et d’espaces verts.

Toutefois, la démolition de l’ancien centre commercial prend du retard. Comme la plupart des autres commerces, la pharmacie de Céline Garry doit être relogée dans des Agéco, au pied du château d’eau voisin, pour « maintenir l’activité et assurer la continuité des services publics » pendant la durée des travaux. « Ça fait des mois qu’on attend », glisse la pharmacienne. « C’est toujours pour le mois prochain. On n’en voit plus le bout. » Comme elle, la Poste, la Caisse d’épargne, un laboratoire, le PMU et un tabac-presse sont également dans l’attente, alors que leur déménagement devrait être achevé depuis l’été dernier. La mairie ne nie pas les retards mais refuse d’en endosser seule la responsabilité. Pour l’adjoint à l’urbanisme Henri Thivillier, les commerçants y ont « beaucoup pris part », en faisant traîner les négociations sur leurs conditions de relogement.

L’adjoint au maire reste toutefois confiant. « La démolition commencera à la rentrée », avance-t-il. Elle devra durer 6 mois. C’est également au deuxième semestre que démarrera le chantier du premier bâtiment nouveau, qui abritera dès 2013 de nombreux appartements au dessus d’un magasin Casino de 3000 m². A côté, également face au tram T4 qui dessert le quartier depuis avril 2009, sera livré au plus tard en 2017, un deuxième immeuble de logements dans lequel déménagera le discounter ED ainsi que d’autres commerces. Puis, une deuxième rangée, essentiellement dédiée à l’habitat et aux bureaux sera construite en bordure de la rue Lyvet.

Le chantier de Vénissy s’inscrit dans le grand projet de rénovation des Minguettes, qui comprend également un programme de démolition de tours HLM, entrepris dès 1994 avec la destruction des 10 tours de la Démocratie. Elles ont depuis laissé la place à des petits ensembles favorisant l’accession sociale. Le lycée Jacques Brel, lui, va être reconstruit une centaine de mètres plus loin, puis l’ancien bâtiment, vétuste, démoli. Tous ces chantiers « transforment le paysage urbain », a affirmé Michèle Picard, maire de Vénissieux, lors de la visite du nouveau préfet Jean-François Carenco. Elle a également souligné les changements opérés depuis 2008 notamment avec la rénovation du cinéma et l’école de musique Jean Wiener.

Le programme Vénissy en chiffres :

- 4,5 hectares de surface
- 23 600 m² de logements (50 % de logements sociaux et 50 % de
logements privés)
- 2 500 m² de bureaux et services
- 8 200 m² de commerces
- 42 M€ de budget, financé par l’Etat, la Communauté urbaine de Lyon, la ville de Vénissieux, la région Rhône-Alpes et la Caisse des Dépôts et Consignations.

Publié le : mardi 15 février 2011, par Ugo Moret