Visiblement soulagés, les avocats du convoyeur de fonds, Me Hervé Banbanaste et Christophe Cottet-Bretonnier ont salué « une peine juste et équitable ». Ils craignaient que, compte tenu de la médiatisation de l’affaire et de l’importance du butin, leur client n’écope de la peine maximale, soit 5 ans de prison ferme.« Le tribunal a su rester serein », s’est félicité Me Banbanaste. "« On a jugé le citoyen Toni Musulin, pas le vedette du buzz »", s’est réjoui son confrère. Selon eux, celui qui a été comparé à Robin des bois a accueilli le jugement avec « perplexité ». « Il ne réalise pas encore », affirment ses avocats.
La société de transport de fonds Loomis, ancien employeur de Toni Musulin, se disait également satisfaite du verdict. « Il a été sanctionné ce qui est parfaitement normal », a jugé son avocate Me Claudia Chemarin à la sortie de l’audience. L’entreprise qui a réclamé 942 740 euros de dommages et intérêt sera fixée sur sa demande le 18 juin prochain, une police d’assurance en anglais n’ayant pas pu être traduite à temps.
Le seul son de cloche discordant venait du procureur Marc Désert. Il annonçait vouloir se donner « la nuit pour réfléchir », avant de décider d’un éventuel appel. « La question se pose », avait expliqué auparavant le représentant du parquet lors du procès, Nicolas Hennebelle. Celui-ci avait demandé la peine maximale de 5 ans de prison ferme. Surtout, le procureur n’entend pas abandonner la recherche des 2,5 millions d’euros manquants. « Si ce n’est pas dans 1 an, ça sera dans 5 ans ou 10 ans, mais la justice fera en sorte que Toni Musulin ne profite pas de l’argent qu’il croit avoir mis à l’abri en Europe de l’est », a martelé le procureur. Des commissions rogatoires seront lancées en Serbie, où le Villeurbannais a de la famille, mais aussi en Italie où s’est déroulée une partie de sa cavale.